Il y a de ces nuits que l’on n’oublie jamais. Une rencontre intéressante, un bon film ou encore le jour où l’on a « déconné » ou que sais-je encore. Mon soir-souvenir ? Le jour de ma première gorgée de bière…
Nouvel an. La nuit a été courte. Après un réveillon passé en famille et après s’être couchée très tard, je me réveille tant bien que mal. Mais ce manque de sommeil ne me préoccupe guère car ce soir, avec des amis, on va sortir. Ma première sortie sans les parents ou mes frères. Fraîchement certifiée, je suis autorisée à sortir mais toujours avec un couvre-feu derrière.
18h pile je suis habillée, maquillée. Une dernière touche et un dernier coup d’œil dans la glasse et je me sens prête à y aller. Une petite inspection de ma mère, contrôle vestimentaire, mais avec mon t-shirt, mon jean et ma veste rien à me reprocher. Juste un petit rappel du couvre-feu, 23h ! Je pars un peu stressée mais surexcitée.
Comme d’habitude
Vers 20h après un passage au restaurant pour manger un petit bout, on arrive au bar. Il n’y a pas encore grand monde mais notre groupe se suffit amplement, 6 garçons et 5 filles. Nous partons alors pour une soirée épique. Notre table est vite remplie de boissons alcoolisées mais une bouteille fait exception, la mienne. N’ayant jamais bu de ma vie je me contente d’un fanta. Sauf qu’un sentiment de non appartenance m’envahit. Mais je le refoule. Je n’ai pas le courage de commander une bière. Du moins, dans un premier temps.
Et tout bascula
Après 2 tournées et un passage épuisant sur la piste de danse, je demande à un ami d’aller me chercher un autre fanta. Il se ramene avec une bouteille d’Amstel Bock qu’il me tend en me disant que je ne vais plus boire de fanta avec eux. J’hésite un moment mais le groupe insiste et je finis par céder. Ma première gorgée est accueillie par des acclamations et des cris comme si je viens d’accomplir un exploit.
La gorgée est amère mais je ne le dis à personne, histoire de garder l’air cool. Je ne veux pas qu’ils se moquent de moi. Gorgée après gorgée, mon palais commence à prendre goût et avec la frénésie de la danse je me surprends à en prendre une deuxième puis une troisième. En la terminant, je commence à me sentir bizarre, je ris tout le temps, je suis comme dans un autre monde. Je découvre une autre moi que je ne connaissais pas. Pour faire court et bien présenter les choses, j’étais bourrée !
Je serai vite ramenée sur terre par un appel de ma mère vers 23h30. Je n’ai même pas vu le temps passer et je me demande comment je vais faire pour que ma mère ne remarque pas mon état. Une mission impossible.
Jojo
Urabesha