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Boire « safe », c’est possible et même souhaitable

Buveurs, puisque vous avez « arrosé » l’enfant Jésus comme il se doit, combien de bouteilles allez-vous siffler pour dire au revoir à 2022 ? Boire responsable, ça existe et ce n’est pas nous qui l’avons inventé. Boire excessivement est mauvais pour la santé, et les médicaments coûtent plus tôt cher ces derniers jours. Ni remontrances, ni leçons de morale, juste une réflexion, et santé pour tous. 

« Icupa ryaratsinze amatora », cette phrase on l’entend souvent quand il faut parler de la consommation d’alcool des Burundais. A force de la répéter, cette boutade est devenue un axiome devant lequel il est inutile de raisonner.  C’est que la boisson alcoolisée occupe une place importante dans la société burundaise. Que ce soit pour fêter une naissance ou pour enterrer nos morts, on ne se passerait pas de l’alcool.  C’est une sorte de bravoure que d’ingurgiter plus de quantité d’alcool que les autres. Et maintenant que les fêtes de fin d’année sont dans nos murs, certains ne pensent qu’à s’imbiber d’alcool, comme si leur vie en dépendait. 

Hier c’était le nouvel an, et Dieu seul sait combien les Burundais l’ont fêté comme il se doit. Je n’avais pas encore quitté le lit le matin qu’un de ces soiffards invétérés m’écrivait un message laconique du genre : « Turanywa ? Canke turanywa nyene » Et de lui répondre : « None man ushaka kunywa 7h du matin ? » Je pensais lui avoir cloué le bec avec cet argument, sauf que quelques secondes après, j’ai reçu un autre message de mon ami : « None brazza, tunywa amasaha canke tunywa inzoga ? Wewe waramaze kuba umubono ! ».  J’ai d’abord souri avant de lui demander de me rejoindre le soir à l’endroit habituel.

Boire, un rituel ?

Au Burundi, boire est tellement ancré dans les habitudes des gens, à tel point que quand tu demandes à  certains à quelle heure ce qu’ils racontent s’est passé, ils sont capable de te répondre que c’était à la 3 bière. Par exemple, en 1990 un Burundais âgé de plus de 15 ans buvait 10,5l d’alcool pur par an, soit 387 bouteilles de petite Primus qu’on appelle affectueusement « Baju ». D’autres ont des blagues de mauvais goût du genre  « Hagusiga icupa wosiga umwana ». 

Mais détrompez-vous, fêtes de fin d’année ou pas, tout excès d’alcool est mauvais. Il y en a qui ne veulent pas en entendre parler, mais boire responsable est possible. Pourquoi 12 bouteilles d’affilée pour se réveiller avec une horrible gueule de bois le lendemain alors qu’on peut boire modérément et prendre de l’eau pour continuer à boire demain ? Pourquoi conduire ivre avec tous les dangers que cela comporte ?   

Certains poussent le rubicond très loin et vont somnoler à l’église alors qu’ils ont passé toute la nuit à siffler des bouteilles. Mais pourquoi vont-ils tourmenter le dieu des sobres alors que nous on a notre Bacchus qui veille sur nous ? Mais reconnaissons quand même que c’est drôle certes, mais que c’est plutôt indisposant parfois. Si on a pris une bonne cuite, n’est-ce pas sage d’aller se reposer dans les bras de Morphée au lieu d’importuner les chrétiens et les représentants de Dieu sur terre ? 

Oui, on doit célébrer la vie, mais le faire en toute sécurité n’est-il pas plus intelligent ? Je ne suis pas en train de tancer les amateurs de la sainte mousse, moi-même je ne crache pas sur une Amstel bien fraîche. 

Le message est simple : amusons-nous, mais en toute sécurité. Et santé à tous !

 

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