Si les 1000 premiers jours d’un enfant sont les plus importants pour son avenir, la malnutrition et les infections respiratoires aigües sont les cailloux dans la chaussure du développement de la croissance de la petite enfance. À l’Hôpital Régional de Gitega, l’Unicef est en train de changer la donne.
56 % des enfants burundais de moins de 5 ans sont chroniquement malnutris. 4,8 % ont une malnutrition aigüe, et 27,6 % ont une insuffisance pondérale. De mars 2022 à février 2023, ils étaient 283 000 enfants de 6-59 mois qui avaient besoin d’un traitement contre la malnutrition. Et selon la troisième Enquête Démographique et de Santé au Burundi, un enfant de moins de 5 ans sur 14, soit 7 %, a présenté des signes d’infection respiratoire aiguë au cours de sa vie.
Ces chiffres reflètent la réalité d’une situation qui handicape le développement de la petite enfance en occasionnant des dommages irréversibles pour la croissance physique et le développement intellectuel des enfants, hypothéquant ainsi leurs performances scolaires et plus tard, leur devenir social et professionnel.
Or, ces enfants de moins de cinq ans aujourd’hui, sont eux qui dans moins de 25 ans, auront une influence déterminante sur l’avenir de la nation, qu’ils façonneront et dont ils seront les moteurs du Burundi émergeant en 2040 et développé en 2060. Stimuler ainsi le développement de ces enfants en luttant contre ces défis qui les empêchent de franchir la petite enfance est donc une priorité catalyseuse de développement.
La vitrine
L’hôpital régional de Gitega est une vitrine de cet investissement de l’Unicef dans la petite enfance. Contre la malnutrition affectant les enfants, l’Unicef accompagne le service de prise en charge de la malnutrition sévère (SST) à cet hôpital en fournissant le lait thérapeutique, la vitamine A, les suppléments en micronutriments et les jouets pour la stimulation des enfants. Et pour les infections respiratoires, deuxième cause de mortalité des enfants au Burundi, l’Unicef appui le service de néonatologie et de maternité via la fourniture des concentrateurs d’oxygène et les tables de réanimation néonatale.
D’après Dr Eric Ndihokubwayo, médecin directeur de l’hôpital régional de Gitega, « Via la formation du personnel du service de prise en charge de la malnutrition et celui de pédiatrie et néonatologie, via la fourniture des concentrateurs d’oxygène, l’Unicef a rehaussé le niveau de l’hôpital dans la prise en charge des pathologies qui handicapent la petite enfance ». Le directeur a exprimé sans ambages sa satisfaction quant aux actions de l’Unicef qui est en train de réhabiliter le service de néonatologie, la construction de l’usine de production locale de l’oxygène, et le don d’une voiture d’approvisionnement en oxygène, en attendant la fin des travaux de construction de cette usine d’oxygène.
Les bénéficiaires se réjouissent
Ces propos du médecin directeur sont affirmés par Dr Franck Arnaud Ndorukwigira, médecin directeur adjoint de l’hôpital, et en même temps directeur chargé des soins. Il explique statistiquement que « grâce à ce partenariat avec l’Unicef, du premier janvier 2023 au 20 octobre 2023, 169 enfants sévèrement malnutris ont été pris en charge avec succès, 278 enfants de moins de 14 jours avec détresse respiratoire et 215 prématurés ont été assistés à l’oxygène dans le service de néonatologie, avec succès ».
Quant à Séraphine Niyonkuru, mère de six enfants, elle témoigne de l’efficacité du service de SST : « Mon quatrième enfant avait des œdèmes sur presque chaque partie du corps. Au centre de santé, ils n’ont pas pu le soigner, et m’ont transférée ici par ambulance, où dans une semaine, avec le lait thérapeutique de l’Unicef, tous les œdèmes avaient fondu, et l’enfant a réussi positivement le test d’appétit. Aujourd’hui, il est en bonne santé et je me prépare à rentrer à la maison avec les plumpy’Nut de l’Unicef ».
Selon le médecin directeur de l’hôpital, au moment où c’est au cours de la petite enfance que l’enfant se développe rapidement, acquérant des aptitudes physiques, cognitives, motrices, psycho-émotionnelles et sociales, il est donc logique d’investir dans la petite enfance afin de maximiser le capital humain et d’améliorer l’avenir des jeunes, et du pays en général.