article comment count is: 2

« Comment espère-t-on se développer et nourrir la population burundaise si nous utilisons encore la houe ? »

À ce sujet, depuis le CSLP II, la Visions 2025 et le Plan National de Développement, le gouvernement prévoit la mécanisation de l’agriculture. Mais, à quand cette modernisation agricole ? Analyse.

Les faits sont là pour nous le prouver. En 1890, au pays des tambours sacrés, on cultivait avec la houe. En 2020, rien n’a changé, la houe demeure l’outil le plus utilisé dans l’agriculture, le même outil que notre arrière-grand-père utilisait. Évidemment, eux au moins étaient moins nombreux à cette époque. Mais, aujourd’hui 90% des ménages ruraux sont condamnés à produire pour 12 millions d’habitants. 

Cette situation est lourde de conséquences. La production agricole ne cesse de se dégrader et n’arrive plus à couvrir les besoins alimentaires de la population. En témoigne les famines qui s’abattent régulièrement sur certaines provinces du pays.

En effet, l’échec est là. Ils ne peuvent pas produire assez pour satisfaire une demande en forte croissance en utilisant la houe. C’est impossible. Or, d’après les experts, seule la mécanisation des exploitations agricoles au Burundi pourrait permettre d’inverser la tendance. Mais malheureusement, dans notre pays, la partie n’est pas gagnée d’avance.

Pour preuve

En 2006, le gouvernement avait mis en avant la promotion de la modernisation de l’agriculture dans son Cadre Stratégique de croissance et de Lutte contre la Pauvreté (CSLP I et II).« Cette croissance sera tirée par la dynamique d’un secteur productif diversifié et compétitif sur le plan intérieur et extérieur. Elle reposera, d’une part sur un secteur agricole modernisé afin d’en accroître la productivité et d’assurer la transformation et la commercialisation des produits agricoles », peut-on lire dans le CSLP II. Malheureusement,10 ans après, les résultats se font toujours attendre. Une situation presque semblable pour la Vision 2025 si on prend la période de 15 ans et au Plan National de Développement 2018-2027 si on prend la période de 2 ans. 

Cependant, l’agriculture reste de subsistance avec de faibles productions aux conséquences désastreuses. Et c’est compréhensible que la production agricole soit insuffisante. Or, d’après le physicien Albert Einstein, la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. La question reste donc posée : « Est-ce là une bonne politique de développement du Burundi ? »

Où est-ce que ça bloque alors ?

En tête de liste, le manque de vision claire de nos dirigeants est au cœur de ce problème. Ce sont ces derniers qui devraient s’attacher à analyser les causes de la faible productivité agricole, et trouver des solutions. Mais malheureusement, le développement agricole est le cadet de leurs soucis. En témoigne la politique de budgétisation agricole du pays.

Pourtant, contrairement au Burundi où nous pratiquons encore l’agriculture rudimentaire, au Nigeria par exemple, les agriculteurs peuvent louer des tracteurs. Le gouvernement a mis en place une bonne politique d’investissement dans ce secteur. Avec un tracteur, un champ dont la préparation peut demander 40 jours de travail à la main, sera préparé en huit heures. Ceci étant, la production agricole a augmenté à un rythme plus rapide. Un bel exemple que nos dirigeants devraient suivre pour développer notre pays.

Mécanisation de l’agriculture, nécessité urgente pour le Burundi

Le constat est qu’aucune politique n’a pas apporté de solutions à cette situation. L’agriculture est restée rudimentaire. Or, comme la population devrait doubler d’ici à 2050, le Burundi doit abandonner la houe en faveur des technologies modernes, qui sont beaucoup plus efficaces.

Pour ce, le gouvernement devrait intégrer des politiques facilitant le développement de la mécanisation de l’agriculture. De toutes les façons, la mécanisation réussie est essentielle pour relever les grands défis de notre pays.

Il s’avère alors nécessaire d’encourager le secteur privé à investir dans la mécanisation par le biais d’exonérations fiscales et de subventions intelligentes. Pour profiter pleinement de l’agriculture, le Burundi doit faire beaucoup plus d’efforts. Il suffit de se mettre au travail, le cas contraire, le développement du Burundi restera une utopie.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (2)

  1. L’agriculture au Burundi comme au Rwanda se rapproche de ses limites à cause de l’exiguïté des terres. La mécanisation est indispensable dans les grandes fermes des grands espaces comme les plaines de Canada , Russie USA, Australie…
    Quand on exploite un Ha, la houe est suffisante. Quand c’est 10 Ha, on a besoin de la traction animale ou d’un motoculteur. Un tracteur cultive en moyenne 250 Ha dans les plaines du Canada central.
    Le salut viendra de l’industrialisation. Les potentialités industrielles existent, il faut les identifier et les exploiter.

  2. La cause de la moindre production n’est pas l’agri archaïque! C’est la myopie des agriculteurs. Pendant la plantation par ex du blé le prix est de 1800fbu. Mais lors de la récolte le prix chutte de 800fbu. Quelle bénéfice!! Cela a découragé certains et ils se sont retiré de l’agri. Cela a entrainé la chutte de l’économie. Il faut que les tous agriculteurs voient ça et fixent le prix pendant la récolte compte tenu de leur bénéfice! Au bdi même si la récolte est bonne on finit par perte si on vend la production au marché. Et c’est impossible de ne pas vendre les vivres car même si on dit que 90% sont des agriculteurs, ils ne dépassent pas 10% en réalité. Bcp ne sont pas des agriculteurs même si on les comptent parmi eux. On comprend qu’ avec la houe 10% ne peux pas produire pour toute la population. Si au marché c’est bon pour les agriculteurs ( ce qui encourageront bcp ) et si 20% au moins sont des agriculteurs l’economie peut se relever. Est ce que nos pères ne vivaient pas de cette agri dit archaïque???