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Budget de l’état : à quand le respect de la déclaration de Maputo ?

Alors qu’en 2003 les chefs d’État africains avaient pris l’engagement de consacrer 10 % de leur budget national à l’agriculture, au Burundi, le financement de ce secteur à travers le budget de l’État n’a pas encore trouvé la place qu’il mérite. Un résultat qui confirme que des défis subsistent pour le développement agricole au Burundi. Analyse.

Les chiffres en témoignent. En 2008, le budget national pour l’agriculture était inférieur à 2 %. En 2009, il était de 2,4 %. Il sera rehaussé à 3,7 % en 2010 puis à 7 % en 2011 et 9% en 2019. Mais cette année, l’agriculture a été attribuée un montant de 107,5 milliards BIF environ 6,8 % du budget. Une baisse de 2,2 % par rapport à 2019. Un recul.

D’après la déclaration de Maputo, ce montant devrait être 157,6 milliards BIF, soit un déficit budgétaire d’environ 50,1 milliards BIF. Suite à cette situation, la croissance de l’agriculture burundaise semble faire du surplace. Pourtant, selon la FAO, plusieurs pays dans lesquels les financements du secteur agricole ont été relativement élevés ont connu une réduction importante de la pauvreté et de la famine. 

Malheureusement, le Burundi semble faire la sourde oreille. Or, la question qui se pose est comment le pilier n°1 du Plan National de Développement 2018-2027 sera-t-il réalisé si le montant réservé au ministère de l’Agriculture est revu à la baisse par rapport aux autres ministères si on prend la période 2018-2020. 

Illusion

La réalité est là. Au Burundi, une grande partie du budget national est souvent consacrée à l’éducation nationale, Santé et défense. C’est-à-dire les services sociaux. Pourtant, d’après les experts, il devrait se concentrer beaucoup plus sur les secteurs porteurs de croissance économique. En effet, dans le Plan National de Développement, le gouvernement prévoit la promotion de l’innovation et le développement des filières pour arriver à l’agribusiness et cela pour augmenter les revenus des ménages et l’économie du pays en général. Mais pour y arriver, il doit apprêter des moyens.

C’est pourquoi il faut alors revoir le budget attribué au ministère en charge de l’agriculture comme l’a souligné l’Honorable Gélase Ndabirabe, car aussi longtemps que des moyens conséquents et des politiques adéquates ne seront pas consacrés à l’agriculture, le développement du Burundi restera une illusion.

Piste de solutions 

L’évidence est que le Burundi a besoin de réviser sa politique agricole pour se développer. Pour ce, des changements de mentalité et de nouvelles pratiques doivent s’imposer pour élaborer des indicateurs plus efficaces pour assurer plus de qualité des interventions afin d’appliquer une thérapie appropriée. De toute évidence, pour un pays dont le premier moyen de subsistance est l’agriculture (39,6 % du PIB), investir durablement dans ce secteur est la meilleure option pour lever le défi de l’alimentation, celui de l’emploi, de la pauvreté rurale ou urbaine et du développement en générale. C’est en tout cas ce qui paraît comme une meilleure solution. 

Et à mon avis, en tant qu’agronome, le gouvernement devrait apprendre des autres pays comme la Tanzanie, l’Ouganda et la Chine en créant une politique de financement agricole qui est favorable au progrès du pays et de la population. 

 

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Les commentaires récents (3)

  1. 1. Moi je crois que l’adaptation du « Lewis Model » ou The dual sector model of development (= MODELE QUI MET EN AVANT L’INDUSTRIALISATION MASSIVE) serait bien salutaire pour le BEAU PAYS DE MWEZI GISABO.
    (Voir W. Arthur Lewis: Economic development with unlimited supplies of labour. The Manchester School, May 1954, pp.401-449).
    Aujourd’hui, les pays emergents d’Asie et d’ailleur sont supposes suivre ce modele.
    2. L’illustre William Arthur Lewis (1915-1991) a eu le Prix Nobel en sciences economiques en 1979.

    1. Le gouvernement devrait suivre l’exemple des autres pays en élaborant un budget suffisant dans le domaine agricole car ce domaine occupe plus de 90%de la population burundaise.au lieu de financer dans les domaines qui ont un rendement invisible comme le sport et l’education.l’agriculture devrait être prioritaire.

      1. @Junior Iriho
        1. Objectif 2: ASSURER A TOUS L’EDUCATION PRIMAIRE
        (Voir Objectifs du millenaire pour le developpement, http://www.wikipedia.org).
        2. Aho natanguye umwaka wa mbere muri 1958/1959 hari akazu kamwe rudende k’impome z’ivyondo kandi gasakajije utwatsi, twari nk’abana (abahungu n’abakobwa) nkeka nka 25-30. Umenye waca uva kuri iyo succursale ukimukira guhangana n’abandi mu mwaka wa 2 kuri paroisse (a environ 5 km de la).
        Sinasubiye kuhabona kuva 1971, narasubiye kuharaba muri Octobre 2018 hanyuma NDANEZERWA CANE kuhasanga ecole primaire yuzuye (plusieures classes en materiaux durables et des centaines d’ecoliers).