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Coup d’État : « Jugeons les faits et non les intentions »

Le 13 Mai, exactement 12 mois venaient de s’écouler après le coup d’État manqué, mené par un commando qui avait fait défection de larmée. Au moment où certains tendent à relativiser les faits, le blogueur Fridolin Nzambimana sinsurge et appelle à considérer tout coup d’État contre les institutions élues comme illégal et illégitime peu importe ses motivations.

Un coup d’État est un coup d’État. Peu importe son auteur et sa rhétorique. Appelons un chat par son nom. Ce qui s’est passé le 13 mai 2015 est simplement un coup d’État qui a été déjoué. Chaque coup d’État réussi correspond à un recul de la souveraineté populaire, à la disparition de la République et constitue une menace contre la démocratie.

Pas de relativisme devant la loi

Si nous relativisons les faits pour tenter de justifier des événements comme ceux du 13 mai 2015, nous faisons ainsi violence à la loi. Or, c’est cette « relativisation » qui est toujours au centre des renversements des gouvernements : rétablir l’ordre et se défaire des dictateurs ou des gouvernements corrompus. On l’a vu récemment avec le printemps arabe en Tunisie, en Égypte et en Libye,  ainsi qu’en Afrique Sub-saharienne, de la Côte d’Ivoire au Burkina Faso ainsi que récemment au Brésil. Dans tous ces pays, les coups de force, d’une certaine manière, sont légitimés par la rue. La rue exprime un malaise social mais les institutions ne sont pas toujours responsables de ce malaise.

Un coup d’État est mauvais par essence

Les coups d’État sont mauvais par essence. Car les institutions prêtes à se faire renverser ont été mises en place par la volonté du peuple, seul détenteur de la souveraineté, exprimée à travers les urnes en 2010. « Ce sont les faits que l’on juge et non les intentions » disait Zola.

Le coup État manqué le 13 mai 2015 fait partie de ces « coups d’État mauvais ». Et cela, peu importe le comportement du putschiste en cas de réussite. Personne ne sait par exemple ce que serait devenu Niyombare une fois installé à la présidence. Il n’est pas parvenu à y accéder. Et Dieu Merci.

Il ny a pas de putschiste démocrate

Niyombare et son groupe ont essayé de renverser les institutions démocratiquement élues. Ce qu’il a essayé de faire est illégal et illégitime. Ce qu’il a essayé de faire viole la Constitution et les accords d’Arusha. Les deux textes précisent bien la manière d’accéder au pouvoir et le coup d’État n’y est pas cité. Il est vraiment illogique et contradictoire d’être du côté de la loi et soutenir un coup d’État. La Cour constitutionnelle avait déjà rendu le verdict sur la candidature de Pierre Nkurunziza. Si la majorité de la population ne voulait pas de Nkurunziza comme ses détracteurs le disaient, ils n’avaient qu’à la sensibiliser pour voter contre le Cndd-Fdd. Le coup de Niyombare a été le point culminant des violences au Burundi depuis un an. Niyombare n’est pas un démocrate comme certains veulent le faire entendre. C’est un putschiste à l’image de Diendéré. « On n’est pas ce qu’on a été, on est ce qu’on devient ».

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Les commentaires récents (2)

  1. Oui! Tout le monde le sait que le pouvoir est etabli par le peuple. Ce n’est pas par la force qu’on y parvient. Heureusement que cette période a deja depassé les âges. Seuls les urnes peuvent déclancher la volonté du peuple

  2. Mwana uracari muto. Mukirundi ciwacu bavuga bati « kura ubone ». None nawe kura ubone, va kuntebe y’ishure uje gukora niwagirigwa amahigwe ukaronka akazi. Uzoheza uboneko les théories des livres sont beaucoup plus loin des réalités du terrain.