Le 16 septembre 2021, la Banque mondiale a abandonné définitivement le rapport Doing Business. Ses indicateurs aidaient dans la planification économique et l’amélioration du climat des affaires. Avec cet abandon, des questions restent donc posées. Quel autre document de référence pour avoir des indicateurs de développement fiables ?
C’est une réalité cousue de fil blanc d’après les chiffres, le Rapport Doing Business prouve que le Burundi a initié des réformes pour améliorer l’environnement des affaires. Il a été classé parmi les dix meilleurs pays réformateurs en 2011, 2012 et 2013. Ce qui a suscité l’intérêt des certains investisseurs étrangers pour notre pays.
Suite à la suspension de ce Rapport, les experts eux s’inquiètent. Pour M. Kelvin Ndihokubwayo, assistant professeur à l’Université du Burundi, si ce rapport n’est plus confectionné l’inquiétude est qu’il peut y avoir un ralentissement des investissements, car il servait en quelque sorte de boussole pour les investisseurs et pour les gouvernements.
Indice de liberté économique, le pneu de secours ?
Créé en 1995, l’indice de liberté économique est un ensemble d’indicateurs économiques qui permet de mesurer la liberté économique des différents pays du monde. Il se base sur les chiffres de la banque mondiale, du FMI et de l’Economist Intelligence Unit, un peu comme le Doing Business avec les institutions de Bretton Woods.
Cet indice est composé de 10 sous-indices : liberté d’entreprise, liberté des échanges, poids des taxes et impôts, dépenses du gouvernement, stabilité monétaire, liberté d’investissement, dérégulation financière, protection de la propriété privée, lutte contre la corruption et libéralisation du travail. Tout cela est compilé dans cinq grands indicateurs : fiscalité, réglementation, monnaie, libre-échange et qualité de la gouvernance, presque semblable à ceux qu’utilisait le Rapport Doing Business.
« Je n’ai pas besoin d’entendre les investisseurs se plaindre »
Espérons que la suppression de ce rapport n’aura aucun effet sur le vent des réformes de l’administration Ndayishimiye pour l’amélioration du climat des affaires. Le gouvernement ambitionne de poursuivre les réformes économiques pour attirer davantage d’investissements dans le pays, ce qui est une bonne chose. « Je demande au ministère du Commerce de faciliter les investisseurs et de rectifier les défauts (….). Je n’ai pas besoin d’entendre les investisseurs se plaindre », déclarait récemment le président Ndayishimiye Evariste. Drainer les investissements entre donc dans la droite ligne du leadership que le chef de l’Etat burundais essaie de renforcer et l’un des objectifs est de faire du Burundi un endroit sûr pour les investisseurs en attirant leur attention sur l’importance des progrès réalisés. Dans cette optique, les indicateurs économiques revêtent une importance particulière. Rappelons quand même qu’il existe un Institut de Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) qui devrait pallier à l’absence d’indicateurs fournis par les institutions et organismes internationaux.
Nihatari