Vers la fin du mois de juillet 2021, le président de la République a donné de nouvelles instructions aux ministres pour rapprocher le Burundi des objectifs qu’il s’est fixé dans le cadre du Plan National de Développement (PND). Comment faire du Burundi une nation prospère ? Avec quels moyens ? Sans doute que cela doit passer par l’accroissement des recettes de l’Etat. Mais comment y arriver ? Suivez la réflexion de ce blogueur.
A Gitega, chaque ministre a reçu les nouvelles instructions du président, c’était lors de la retraite gouvernementale du 22 au 23 juillet dernier. « Le budget annuel 2021-2022 doit être considéré comme un capital que chaque ministère doit faire fructifier pour parvenir à l’amélioration des conditions de vie de la population, dans tous les domaines », dixit Evariste Ndayishimiye, le numéro un Burundais.
Convaincus qu’une bonne gestion des ressources est la condition nécessaire et efficace pour booster la croissance économique, les membres du gouvernement ont exploré les voies et moyens d’augmenter les recettes publiques et de gérer d’une manière saine les dépenses publiques.
Pour rappel, le Burundi est parmi les pays pauvres très endettés soutenus par la Banque mondiale. Pour plus du tiers des pays emprunteurs de l’IDA, 70 % des États sont fragiles et en conflit. Leurs impôts ne sont pas suffisants pour permettre aux gouvernements d’assurer les fonctions les plus essentielles de l’État.
Gagner la confiance des contribuables
Selon la Banque mondiale, ces pays, dont le Burundi, doivent d’abord gagner la confiance de leurs populations afin de collecter le maximum possible de recettes. Pour que l’impôt fonctionne, les citoyens doivent avoir confiance dans leurs dirigeants. Le contribuable doit avoir la preuve que l’impôt payé est investi d’une manière judicieuse, parce qu’à long terme, il sait qu’il y tirera des bénéfices.
En outre, l’État doit apporter la preuve de l’efficacité de son action. Il doit aussi prouver aux citoyens qu’ils en ont vraiment pour leur argent. Sur ce point, la défiance est particulièrement forte. L’Exécutif peut mobiliser de nouvelles ressources en faveur de projets procurant des avantages sensibles pour tous : construction des routes et des barrages, par exemple. Il peut faire beaucoup de choses pour restaurer la confiance.
Simplifier les procédures de paiement des impôts
La deuxième stratégie, d’ailleurs proposée par la Banque mondiale, est celle de la simplification des procédures complexes de paiement des impôts. Il arrive que le contribuable consacre plusieurs jours pour s’acquitter des impôts.
La simplification du code des impôts peut inciter les petites entreprises informelles à rejoindre le secteur formel imposable. Elle peut aussi rendre l’environnement plus attractif et plus prévisible pour les investisseurs étrangers avec, à la clé, davantage d’opérations et de rentrées fiscales.
Introduire le paiement électronique des impôts
Troisièmement, le Burundi doit mettre en place un système électronique de paiement des impôts et taxes. Plus le régime fiscal est simple, plus l’introduction du paiement électronique des impôts est aisée.
Avec l’introduction d’un système de déclaration en ligne, le nombre d’heures nécessaires pour préparer et payer l’impôt va sûrement diminuer.
Pour que l’informatisation concernant les processus de paiement des impôts soit efficace partout, le gouvernement va devoir s’attaquer aux obstacles liés aux infrastructures de télécommunication. Par exemple, le Kenya a profité du système de transfert d’argent M-Pesa, omniprésent dans le pays, pour autoriser les contribuables à payer leurs impôts via cette plateforme.
Chercher les nouvelles sources de revenus
Quatrièmement, l’Etat doit chercher de nouvelles sources de revenus. Parce qu’ils touchent avant tout les ménages les plus aisés, les impôts fonciers, les droits d’accise et la taxe carbone sont autant de sources possibles de recettes fiscales supplémentaires dans les pays à faibles revenus comme le Burundi. C’est aussi un moyen de prévenir les comportements indésirables.
La transparence dans la gestion des dépenses publiques
La gestion saine des dépenses publiques peut influencer la population à payer les impôts. Pour cela, la transparence doit être le maître-mot. Cela peut commencer par l’adoption et la publication, par les autorités, d’une stratégie qui montre aux citoyens comment l’argent a été dépensé.
Concernant le contrôle des dépenses, le Parlement doit jouer son rôle. Il doit exiger les documents nécessaires à la gestion de l’argent du contribuable. En outre, pour continuer à accorder les subventions, il faut une évaluation annuelle des résultats atteints.
Il faut aussi contrôler le montant des dons octroyés par les ministères. Dans ce sens, le Parlement doit élaborer une loi régissant l’octroi des dons. Cette dernière devrait éclaircir les conditions d’octroi, de suspension et de suppression de ces subventions.
A bon entendeur salut !