La relecture que le successeur du président Nkurunziza a données depuis qu’il a délaissé son treillis pour revêtir le costume d’homme politique donne matière sur base de laquelle il faudrait l’évaluer. Revenons ci-dessous sur 6 citations.
La réponse du désormais 9ème président burundais – depuis l’avènement de la République le 28 novembre 1966 – à un journaliste qui cherchait à savoir si ce n’était pas un mauvais calcul d’avoir démissionné de l’armée devrait vraiment pousser le président Ndayishimiye à développer le secteur privé. En tout cas, il n’a pas de choix sans quoi, il laissera les Burundais dans la misère !
« Si je reste aux fonctions du gouvernement, je risque de mourir pauvre alors que je peux travailler pour moi-même ».
En fait, le Général-Major élu président de la République est au faite que tous les travailleurs de l’État burundais sont pauvres et qu’ils meurent aussi dans le dénuement. Il y a trois ans, il affirmait que lui, Général de l’armée, n’allait pas servir l’État à plus de 55 ans, pour ne pas mourir pauvre. Et à l’en croire, c’était pour se lancer dans les affaires qu’il avait même quitté l’armée.
Louange à Dieu, la prière de notre président de ne pas mourir pauvre a été exaucée. À la tête du Burundi, le pays mettra à sa disposition beaucoup d’avantages tant qu’il sera en fonction et quand il aura passé le témoin, Evariste Ndayishimiye aura droit à , si rien ne change.
Désormais, en tant que gestionnaire du pays, il devrait entreprendre des actions concrètes pour sortir le pays de la misère dans lequel il est tombé afin que ses concitoyens voient leur niveau de vie s’améliorer. Pour rappel, 75% de la population burundaise vit en dessous du seuil de la pauvreté selon la Banque mondiale.
« Je n’ai jamais compris comment un homme d’État peut amener sa population à s’entre-tuer »
Le nouveau locataire du Palais de Kiriri devrait être le président dont le pouvoir va tourner la page en matière des droits de l’Homme. En effet, il ne devrait pas rajouter sous son règne de nouvelles dates à marquer d’une pierre noire dans l’histoire du Burundi. À compter à partir de l’indépendance, nous en avons assez. 1965, 1969, 1972, 1988, 1993, 2015.
En vérité, le seul président dont le pouvoir n’a laissé jusqu’ici de date douloureuse que les Burundais commémorent reste le colonel Jean Baptiste Bagaza qui a dirigé le pays de 1976 à 1987.
« Des intérêts individuels peuvent amener des gens à s’entre-tuer, même si vous êtes des amis »
Le mari devrait aussi être le président qui ne ménagera aucun effort dans la lutte contre la corruption et les malversations économiques. Le nouveau président burundais se dit que la primauté des intérêts individuels sur les intérêts supérieurs de la nation peut conduire à l’animosité, à l’effusion de sang.
De ce fait, pendant ces 7 ans qu’il va présider aux destinées des Burundais, le président Ndayishimiye devrait rétablir une gouvernance où les corrompus et les corrupteurs ne sont pas plus forts que l’État. D’autant plus que visiblement il fera d’une pierre, deux coups.
« Dans un régime démocratique, les aspirations du peuple priment »
À l’issue des scrutins, les gouvernants du Burundi mettent en place souvent, semble-t-il, un système où le peuple n’influence pas les décisions. Les autorités se soumettent à l’école de Joseph Schumpeter selon lequel il faut limiter au maximum le rôle des citoyens dans le processus de décision, car « le citoyen cède à des préjugés et des intuitions extra-rationnelles».
À en croire le président « NEVA », il compte en finir avec le maquillage des décisions qui ne profitent pas vraiment aux Burundais par une adoption au Parlement. Dès lors, le Parlement devrait être le canal par lequel les aspirations du peuple deviendront des réalités jusqu’en 2027. Le cas échéant, et les coupables seront connus et punis.
« Que tous les enfants de la nation rentrent pour développer notre pays »
Pour avoir reconnu que les réfugiés ont un rôle à jouer dans le développement, la question des réfugiés devrait être une priorité du nouveau président burundais. , ce serait une erreur à la fois morale et politique de la part du nouveau pouvoir s’il ne posait pas des gestes les encourageant à rentrer au bercail, en plus des beaux discours qu’il a déjà tenus. Il sied ici de souligner que les réfugiés s’expriment par les pieds.
« Notre seul ennemi, c’est la pauvreté »
Hourra ! Le Général-Major Ndayishimiye sait que l’ennemi auquel il devra, en tant que chef d’État, faire face est le chômage, la pauvreté, la misère des millions de Burundais. Sa mission étant de développer les Burundais, il n’aurait réussi en réalité que s’il parvenait à améliorer leur niveau de vie.
La tâche ne sera pas facile mais, comme président de la République, il prend les rênes et les défis du pays dont il est « l’héritier ».
Qu’il me soit permis de lui rappeler son engagement :
Monsieur le Président, ainsi soit-il !