On croit souvent que Yaga, c’est juste une bande de créatifs désorganisés, des rebelles du clavier qui écrivent au gré du vent. Mais en réalité, c’est une ruche où l’audace et la rigueur dansent ensemble, où l’on apprend autant qu’on débat, où l’on rit aussi fort qu’on réfléchit. Yaga, ce n’est pas qu’un média. C’est un état d’esprit, une manière d’être, une tribu où l’on entre par curiosité et dont on ne ressort jamais vraiment.
Avant, je les lisais. Je dévorais leurs articles comme d’autres lisent l’horoscope : avec fascination et un brin de jalousie. J’admirais ces plumes affûtées, ces voix audacieuses qui osaient dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. J’ai rêvé d’écrire comme eux. Mais de là à imaginer que, moi aussi, je pourrais un jour faire partie de cette aventure ? Jamais..
Le baptême
Je les ai d’abord rencontrés lors d’une formation. Eux, les Yaguistes, ces êtres trop cools, trop sûrs d’eux, ceux dont les mots claquent et résonnent. Et là, surprise : ils sont… humains. Drôles, accueillants, un brin fous. Après la formation, sur le chemin du retour, notre chauffeur passe devant Yaga mais ne s’arrête pas. Comme un présage :« Ce n’est pas encore ton moment ».
Quelques mois plus tard, le moment arrive enfin
J’entre pour la première fois dans les locaux de Yaga, et c’est un choc. Je m’attendais à un bureau sérieux, à des journalistes concentrés, l’air grave. Mais non.
C’est un joyeux chaos. Une effervescence permanente où les idées fusent aussi vite que les blagues. Où l’on débat avec passion d’un article en préparation et, dans la foulée, du meilleur moyen de réchauffer du riz sans le dessécher. Je reste plantée là, impressionnée.
Ils le disent en chœur, comme une réplique bien rodée. On me remarque, on me salue, on m’offre du thé. Certains visages me sont familiers. Je pense qu’ils vont m’ignorer, mais non : ils me prennent dans leurs bras, me taquinent, me présentent à tout le monde comme si j’étais déjà des leurs. L’entretien se passe bien. Je repars. Le feu a pris.
Come as you are
Un an plus tard, Yaga m’ouvre enfin ses bras. Cette fois, ce n’est plus une simple visite. C’est une plongée. Et là, révélation : Yaga, ce n’est pas juste une équipe. Ce sont des super-héros de la parole.
J’écris mon premier texte. Un texte bizarre. Maladroit. J’ai peur qu’on me réponde : « Merci, mais non ! ». J’envoie un deuxième, un troisième et tous sont publiés et je suis également félicitée par l’équipe. Puis, un jour, l’éditrice m’appelle. Elle m’apprend à ciseler mes phrases, à peaufiner mes idées. Avec patience et bienveillance. Et me voici aujourd’hui !
Et puis, il y a ces fameuses conférences de rédaction. Au début, mon cauchemar. Prendre la parole devant eux ? L’angoisse. J’avais peur d’être trop lente, pas assez percutante à côté de ces machines à penser. Mais ici, personne ne te fait sentir que tu es de trop. On t’écoute. On te pousse à aller plus loin. On te montre que ta voix compte.
Yaga, c’est quoi ?
Yaga, c’est une rédaction et un laboratoire d’idées, une agora et une coloc d’étudiants survoltés, un repaire d’esprits libres où l’on dort peu mais où l’on vit intensément. Ici, on jongle entre débats enflammés et conversations absurdes. On parle de sujets graves avec légèreté et on rit de tout avec sérieux.
Il y a de tout à Yaga : des exubérants qui remplissent l’espace, des silencieux qui observent, puis ceux qui lâchent une phrase qui fait mouche, des esprits brillants, drôles, un peu fous, des mentors qui prennent le temps d’expliquer, d’encourager, de corriger.
Dix ans et une éternité
Aujourd’hui, Yaga va fêter ses dix ans. Dix ans à bousculer les idées reçues, à réveiller les consciences, à faire entendre des voix qu’on voudrait faire taire.
Mais Yaga, c’est bien plus qu’un anniversaire. C’est une famille pour les esprits libres. Un refuge pour ceux qui ne rentrent dans aucune case. Un phare pour ceux qui osent rêver, écrire, raconter.
Alors, à Yaga, à ces âmes magnifiques qui le font vivre : joyeux anniversaire. Et que le feu continue de briller, encore et encore.
Happy birthday Ajebudi