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« Aujourd’hui encore, l’esprit Yaga continue de me guider »

Avant mes débuts avec Yaga en 2015, j’avais déjà commencé à m’exprimer sur les plateformes en ligne. Les débats sur les réseaux sociaux étaient souvent violents et empreints de colère. Après avoir rejoint le collectif de blogueurs burundais, Yaga, la donne changea pour moi : bien que nos avis divergeaient, Yaga a été un espace de libre expression respectueuse. Témoignage.

La première fois que j’ai entendu parler de la communauté des blogueurs du Burundi, Yaga, c’était un peu avant 2015. J’avais un ami qui faisait partie des premiers responsables de Yaga. Ils venaient souvent dans les ateliers au CEBULAC (Centre burundais pour la lecture et l’animation culturelle), un lieu où je menais quelques activités d’encadrement des jeunes élèves et étudiants, ce qui m’a permis de les côtoyer. A cette époque, la communauté des blogueurs du Burundi n’était pas encore très connue.

Je les ai rejoints officiellement en 2015. C’était au moment où Yaga prenait une envergure particulière, notamment en rassemblant des jeunes de différentes tendances pour leur offrir un espace d’expression sur la situation du pays spécialement les élections controversées suite à ce qu’on appelait le « 3e mandat » de feu Pierre Nkurunziza.  Prendre la parole à ce moment-là était risqué et demandait du courage, car personne ne pouvait prévoir les conséquences. Personnellement, j’avais déjà commencé à m’exprimer sur les plateformes en ligne avant 2015. Les débats sur les réseaux sociaux étaient souvent violents et empreints de colère, sans cadre réglementaire pour canaliser les échanges.

Le blogueur que je suis devenu

Un jour, un à moi, après avoir lu un des textes que j’avais mis en ligne, m’a proposé de le publier sur le blog de Yaga. Même si nos points de vue divergeaient, j’ai accepté sur base de la confiance que j’avais en lui. C’est ainsi que j’ai intégré la communauté, et là j’ai commencé à publier régulièrement.

Au départ, ma manière de m’exprimer était tranchante, sans considération pour les opinions des autres. J’ai alors été invité à suivre une formation sur le blogging organisée par Yaga. J’y ai découvert les règles du blogging et les principes d’une communication responsable. J’ai appris que communiquer, ce n’est pas imposer son opinion, mais partager ses idées pour ouvrir un dialogue et encourager l’échange.

Grâce à Yaga et à ses différentes formations et rencontres, j’ai compris que personne n’a le monopole de la vérité et que la contradiction peut être une source d’éclairage. Nous avions un slogan qui disait : « L’esprit Yaga ». Ce dernier signifie que « même si je ne suis pas d’accord avec toi, je peux trouver des éléments enrichissants dans ton point de vue ». Un autre slogan, « Yaga Nawe » (qui veut dire « exprime-toi ») encourageait chacun à prendre la parole et à exprimer son opinion.

L’« esprit Yaga » : apprendre à écouter et débattre avec respect

Yaga était et est un espace de libre expression respectueux, où, malgré les désaccords, nous restons une famille partageant un objectif commun : contribuer à un Burundi meilleur.

Cette communauté a été une grande opportunité pour moi, m’apprenant non seulement à écrire et à partager mes opinions, mais aussi à vivre en harmonie avec ceux qui pensent différemment.

Aujourd’hui encore, « l’esprit Yaga » continue de me guider, bien au-delà de la simple tolérance. Il me guide vers une compréhension plus profonde des différences et une capacité à apprendre des autres. Après dix ans, on voit tous les fruits de ce travail abattu avec courage, détermination et professionnalisme. Je peux oser dire même sans ambages que Yaga est l’un des médias burundais qui a fait preuve de professionnalisme et qui continue à offrir à la nation burundaise, des contenus d’une qualité et originalité inégalable.

 

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