Yaga Burundi souffle ses 10 bougies ce 20 mars, et franchement, 10 ans, ça ne nous rajeunit pas ! Une décennie d’histoires, d’apprentissage et d’opportunités… mais aussi de nuits blanches à écrire des textes qu’on espérait viraux (et qui parfois ne récoltaient que 10 likes, dont un de notre propre compte secondaire).
Je me souviens encore comme si c’était hier de ce matin de février 2015. Assis dans une épave de voiture, dans un garage du quartier industriel, je scrollais Facebook quand je suis tombé sur un appel à textes. À l’époque, j’étais apprenti mécano, un mécano atypique, passionné de lecture et surtout champion en lecture des encyclopédies de la petite bibliothèque de l’ETS Kiryama. J’avais la grammaire, j’avais l’orthographe, j’avais le verbe, mais écrire un texte structuré ? Ahhh, c’était une autre histoire.
J’ai tenté ma chance, sans trop y croire. Puis, un matin de mars 2015, coup de théâtre : un appel m’annonce que je suis retenu. Je suis aux anges ! Mais l’extase ne dure qu’un instant… Le premier jour, à la Maison de la Presse, je me retrouve entouré de cerveaux bien affûtés, et là, gros coup de chaud. Le premier exercice d’écriture ? Une catastrophe. J’avais tellement honte que j’ai envisagé de ne pas revenir. Mais pendant la pause déjeuner, j’ai remarqué que d’autres étaient en mode « je veux disparaître ». Comme on dit, « urupfu rwa benshi ni mariage« . Alors j’ai décidé de revenir. Et depuis, j’ai collé à Yaga comme un sticker sur un laptop.
Yaga m’a transformé
Dès les débuts, j’ai intégré le staff et j’ai tout absorbé comme une éponge. J’ai appris à écouter (vraiment écouter, pas juste hocher la tête), à exposer mes idées sans provoquer une guerre civile, à raconter des histoires qui accrochent. Grâce à Yaga, j’ai franchi les frontières du Burundi pour la première fois. Mon premier vol en avion ? Merci Yaga !
J’ai rencontré des gens que je n’aurais jamais imaginé croiser, des individus que beaucoup voient comme « abantu bishima kubi », mais qui sont devenus ma famille. Les opportunités ? Trop nombreuses pour les compter. Aujourd’hui, je bosse ailleurs, mais les compétences acquises à Yaga sont mon super-pouvoir quotidien.
Cher Yaga,
Dix ans déjà, et pourtant, tu as toujours l’énergie d’un gamin hyperactif. Tu es ce vieux sage qui murmure à l’oreille des jeunes, ce baobab dont les racines s’étendent loin, très loin. Continue d’être cette étoile dans la nuit, ce tambour qui résonne dans les cœurs, cette rivière qui abreuve les esprits assoiffés. Que ton éclat illumine encore plus de destins, que ta voix porte encore plus haut, que ton souffle donne vie à encore plus de rêves.
Joyeux anniversaire, Yaga. A encore 10, 20, 50 ans d’impact et de folie.