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Qu’est ce que j’aurais aimé vivre à l’époque des lettres d’amour !

Les messages d’amour ont fusé ce 14 février. Des mots mielleux ont coulé sans tarir et les statuts whatsapp saturés de jolies photos. Pour ma part, j’aurais bien aimé vivre un amour vintage.

La poésie de l’attente. S’enfermer dans une pièce. Titiller sa muse. Deux. Trois. Quatre brouillons jetés pour une simple raison : ce n’est pas digne d’elle. Trouver les plus beaux mots à mettre sur ses sentiments. Se relire comme si c’était une lettre de motivation.

Pas de coquilles sur la feuille. Pas d’erreur de frappe. Au propre comme au figuré. La frappe dans les mots, elle doit être foudroyante. Il faut que ces lignes perturbent la météo calme du cœur de ma dulcinée. Orages. Ouragans. Tempêtes. Il faut que mes lignes fassent effet, diantre !

C’est une époque bien révolue. Hélas ! Nos contemporains nous ont donné de petits machins pour résoudre le problème du temps et de l’espace. Pour mariner le tout, de petits émoticônes par centaines censés exprimer nos sentiments. Sacrés émojis !

 En quelques clics, tout est là. Le texte, la voix, l’image. Figurez-vous que certains font…oui, vous avez bien deviné la suite de la phrase, grâce aux écrans.

L’inflation du temps

Je le reconnais, ce serait vu comme le summum de la ringardise, infliger à une fille de mon temps la lecture de trois pages A4 d’effusion. Déjà que je dois comparaitre au tribunal du temps amoureux à chaque fois que je passe cinq minutes sans réagir à un mème ou autre canular à deux sous qui l’a fait probablement plié tordu de rire et qui m’indiffère. « Hein, chr, ko watevye kwishura ? »

C’est vrai que quand on aime on ne compte pas mais avec ces téléphones, il faut parfois compter le temps qui a sa chronologie propre. Trois minutes peuvent être synonymes de keera. La poésie de l’attente, c’est une chose que l’on ne connaitra probablement pas.

Ah, j’allais terminer ma petite crise de réac sans parler de cette injonction d’être absolument drôle. Une fille qui rit est à moitié dans ton lit, disent les dragueurs invétérés. Faire le mariolle pour meubler ce temps qui vous est offert. Quelle torture ! Le temps est tellement dévalué qu’il faut utiliser les émoticônes « mort de rires » pour marquer la présence alors que vous avez la mine aussi renfrognée que le père Mbappé lors de la remise du trophée de la coupe du monde au Qatar.

 

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