Hier 28 mai 2020, le monde célébrait la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Parlons règles donc. Plus précisément, des premières règles. Celles qui signent la fin de l’enfance, la première fois qu’une fille devient une femme comme on aime dire.
Les premières règles, parfois ça se passe bien, et d’autres fois, non. Voici trois témoignages, très différents de ce que l’on a l’habitude d’entendre sur les premières règles à savoir, tâcher sa jupe en plein milieu d’un cours, avoir ses règles pour la première fois à la piscine, etc.
Seule avec ses règles
Vanessa avait 14 ans quand elle a eu ses premières menstruations. Seule fille dans une famille de quatre garçons, sa mère l’a eue très tardivement. Vanessa a toujours eu du mal à trouver sa place dans sa famille. Entre une mère très absente parce que travaillant à l’intérieur du pays et un père très occupé, elle a fait elle-même son éducation en quelque sorte. « Je ne voyais presque jamais ma mère. J’ai grandi sans elle », confie-t-elle. Quand elle a eu ses règles pour la première fois, sa mère était absente. Heureusement, elle savait ce que c’était grâce à ses copines de classe.
Elle est allée prendre un peu d’argent dans un petit coin où son père en gardait, pour s’acheter des protections périodiques. « Tous les mois, c’était la même chose. Je prenais chaque fois de quoi m’acheter ces protections et je crois qu’il ne s’en est jamais aperçu non plus. Cela a duré plus d’un an avant que ma mère ne sache que sa fille n’était plus une enfant ». Sa mère, entrée par hasard chercher quelque chose dans sa chambre est tombée sur un paquet de « Cotex » laissé négligemment sur le lit, parce que Vanessa venait d’en utiliser. « Je n’oublierai jamais son regard. Elle était à la fois étonnée et choquée d’apprendre que j’étais réglée. Je vous laisse imaginer sa réaction quand je lui ai dit que cela faisait plus d’une année que j’avais mes règles. Au final, je crois que j’ai fait ça pour la punir ».
La fille qui a ses règles après tout le monde
Lydia quant à elle a eu ses règles très tardivement à l’âge de 17 ans. « Je croyais que je n’étais pas normale. Mes amies, mes cousines, mes voisines, toutes avaient eu leurs règles depuis longtemps. Je désespérais réellement ». À 15 ans, sa mère a commencé à s’inquiéter aussi. Lydia a dû subir toute une série d’examens à l’hôpital. Pourtant, tout était normal, disaient les docteurs. Cela arrive. « Et elles sont arrivées ! 2 ans plus tard. Je n’oublierai jamais cette journée. C’était la fête au village. Je crois que tout le quartier a su ce jour-là que moi, Lydia, j’avais eu mes règles. À 17 ans ».
Le “papa cool”…
Sinon comment faire quand on n’a pas de maman ou de grande sœur à qui se confier lors de ses premières règles ? Eh bien, à son papa. Amanda n’a eu d’autres choix que d’en parler à son père. Elle avait 13 ans. Ayant perdu sa mère deux ans plus tôt, elle vivait avec son père et son grand frère de 2 ans son aîné.
« Ce jour-là, je m’étais sentie un peu patraque toute la journée à l’école. Je me souviens m’être réveillée plusieurs fois pendant la nuit avec de maux de ventre terribles pour aller vomir dans la salle de bains. Au petit matin, je me suis rendue compte que ma culotte était tâchée de sang. Inquiète, je suis allée en parler directement à mon père. Je croyais avoir une maladie grave. Les règles ? Jamais entendu parler ! Je ne savais pas ce que c’était ».
Patient, son père lui a tout expliqué avant de l’accompagner lui-même acheter un paquet de serviettes hygiéniques chez le boutiquier du coin. « Une fois à la maison, il m’a expliqué comment en mettre une et surtout, il m’a demandé de lui poser des questions chaque fois que j’en avais besoin que ce soit sur les règles ou sur la sexualité. Je suis très fière de lui aujourd’hui, bien des années plus tard. Combien de papa sont capables de cela, dites-moi ? »
Que de belles histoires!😍😍merci à vous
YAGA