Ceci est le souvenir sidérant d’une jeune fille de 27ans qui a vécu le viol à plusieurs reprises. Elle décide de briser le silence parce que, selon elle, parler c’est guérir. Aux âmes sensibles, prière de vous abstenir.
Je me souviens comme si c’était hier. Nous sommes en 1999, j’ai trois ans. Il est 18h. Je viens juste de me chamailler avec la nounou. Fâchée, je cours dehors et je m’en vais dans la rue. Une demi-heure plus tard, je rencontre un homme, apparemment dans la trentaine. Il m’appelle en me disant qu’il est tonton et qu’il veut juste m’acheter un bonbon. Il prend ma main et il me donne un billet de 50 BIF. Puis il m’entraîne derrière un poteau électrique à l’abri des regards indiscrets. J’étais encore innocente et inconsciente. Je ne réalisais pas ce qui allait se passer. Soudain, il sort son sexe qu’il essaie de mettre dans ma bouche : « C’est un autre bonbon, tu vas aimer », me chuchote-t-il. Quelques instants après j’ai commencé à vomir, puis j’ai crié au secours. Il a pris ses jambes à son coup me laissant seule. J’ai pleuré jusqu’à ce que ma nounou m’ait retrouvée. Je n’ai jamais osé raconter cela. Cet homme-là je ne l’ai jamais revu, d’ailleurs je ne le connaissais même pas.
Une enfance déchiquetée…
À 7 ans, on avait un voisin qui passait tous les soirs chez nous. Il était un bon ami à ma mère. On le considérait comme notre tonton.
Un jour, je dormais toute seule à la maison. Tout à coup, tonton Stany est entré. Il m’a emmenée dans une autre chambre. Un moment plus tard, me voici à moitié nue alors que dans mon sommeil, je portais une robe et un caleçon. Jusque-là, je ne soupçonnais rien. Le lendemain, j’ai senti une douleur intense quand je suis allée faire pipi. J’en ai parlé à ma mère. Elle a pensé à une infection puis m’a emmenée au dispensaire. Cette douleur va durer longtemps. Je n’ai jamais su ce qui s’était passé réellement, mais maintenant que je suis adulte, probablement qu’il m’a doigtée. Je n’ai jamais rien dit à personne à propos de ça. Bizarrement, le tonton n’est plus jamais revenu.
Un petit détail, ma mère était divorcée depuis un bon bout de temps. Avec tout ce qui m’arrivait, j’avais besoin d’un protecteur. Dans mon innocence, je demandais parfois à ma mère de se remarier. Elle n’y prêtait pas attention sans doute, mais trois ans plus tard, mon vœu a été exaucé.
La galère m’a collée à la peau
Heureuse d’avoir un nouveau papa, j’étais aux anges. Au début, il nous montrait un amour si fort. Tout était rose. Un jour, ma mère est allée rendre visite à notre Mamy. Ce soir même, à l’absence de maman, mon nouveau « papa » m’a approchée et m’a dite à voix basse : « Le lit de ta maman ne te manque pas ?». C’est connu, quand on est enfant on aime dormir avec les parents. Mais l’histoire de l’autre tonton et la douleur que j’avais eu en pissant me sont revenues en mémoire. « Je préfère dormir dans ma chambre », lui ai-je répondu. Depuis ce jour, j’ai commencé à le haïr. A chaque fois que je le voyais, je tremblais comme une feuille. Là aussi, maman n’a rien su.
Avec l’histoire de 2015, j’ai dû quitter le pays. Par malchance, j’ai croisé un gars qui me draguait depuis cinq ans. On est devenu familiers. Il s’est de nouveau intéressé à moi et m’a invitée chez lui. Dans ma naïveté, j’ai accepté son invitation, convaincue que tout ça c’est du passé qu’il ne m’aimait plus vu que cela faisait déjà 5 ans qu’il me faisait la cour. Le jour J, je me rends chez lui et je me retrouve direct dans sa chambrette. Et là je croule sous une pluie de questions. « Pourquoi tu as refusé mes avances toutes ces années ? », a-t-il commencé.
« Même si tu cries, personne ne va pas t’entendre »
Une première gifle m’a prise au dépourvu ! J’étais abasourdie. J’ai d’abord cru à une mauvaise blague. « Réponds- moi imbécile. Aujourd’hui tu es à moi, tu vas regretter pourquoi tu es venue ici », et une seconde gifle a volé. Là, c’était la panique. Il a pris mon téléphone et mon sac à main. Il a fermé la porte à clé.
Il a essayé de me prendre par force. J’ai commencé à me débattre de toutes mes forces. « Même si tu cries, personne ne va pas t’entendre », m’a-t-il lancé, avec un sourire carnassier.
Il est parvenu à m’enlever la chemise. Il ne me restait plus que le pantalon. Je n’arrivais pas à croire qu’il pût abuser de moi. Il s’est mis à sucer mes seins brutalement et furieusement, ce qui m’a fait très mal. Ma force me quittait lentement. Une idée m’est venue : utiliser la ruse pour lui fausser compagnie. J’ai fait semblant de céder et de lui faciliter la tâche. Je lui ai fait savoir que j’acceptais de faire l’amour avec lui volontairement mais seulement le lendemain. Comme par magie, après quelques minutes de réflexion, il a accepté mon mensonge et m’a laissée partir.
Toutes ces images ne m’ont jamais quittée. Elles n’arrêtent pas de défiler dans ma tête. J’ai gardé tout ça pour moi. Aujourd’hui j’ai 27ans, je ne me suis jamais mis en couple, parce que je déteste les hommes plus que toute autre personne.
Je décide de partager mon histoire en espérant qu’elle pourra contribuer à changer et guérir les cœurs en miettes comme le mien.
Soit forte ma chère. Je n’ai pas de mots pour consoler. Dans ton récit, tu te blâme bcp. Tu n’as aucune responsabilité dans ce qui t’es arrivé. A mon humble avis, tu as besoin de Jésus dans ta vie et aussi d’une consultation avec un psychologue. Ce genre de blessure ne guérit pas en s’éloignant des hommes. Je tr souhaite bonne chance.