Annoncer une grossesse quand on a que 20 ans, c’est être à la barre des accusés devant le tribunal familial. C’est ce que je craignais et j’avais raison de le craindre. Je suis enceinte, et je ne vois pas les choses de la même façon que mes tantes. Je vous raconte tout.
Aujourd’hui, mon Papa a fini par apprendre ce que je lui cache depuis plus de six mois. Je n’ose même pas le regarder dans les yeux. Il a trouvé mon carnet médical, où sont rapportées mes consultations prénatales. Je suis enceinte et il ne l’apprend qu’au dernier trimestre de ma grossesse. Il est très déçu. Lui qui, depuis la mort de maman à mes six ans, a toujours été là pour moi. Lui qui m’a dit comment me comporter quand j’ai eu mes premières règles. Pourquoi je n’ai pas pu lui en parler avant qu’il le découvre par lui-même ? Il s’en veut énormément. Il doit se dire qu’il n’a peut-être pas été suffisamment présent pour moi, ou qu’il y a des choses dont il m’est difficile de parler avec lui… Je ne sais pas trop. Il a donc convoqué d’urgence mes trois tantes, dans l’espoir qu’un dialogue avec elles me soit utile dans ma future vie de maman.
A la barre des accusés …
« C’est vrai ce que dit ton père? » Je fais un oui de la tête. « Comment as-tu osé nous faire ça? As-tu conscience du poids de la honte que tu fais porter à toute la famille ? », gronde la tante la moins âgée.
A notre époque, on s’abstenait jusqu’au jour du mariage. Tu penses que c’était facile? Mais, nous tenions beaucoup trop à notre dignité et c’est pourquoi nous sommes toujours là. « Abana b’ubu nta mitima mufise ! » (les enfants d’aujourd’hui n’avez pas de cœur, Ndlr), s’indigne une autre. Je ne sais pas comment leur expliquer ce qui s’est passé. Je vois qu’elles n’ont pas l’intention de me comprendre, elles sont là pour me culpabiliser davantage. Je décide donc de me taire et d’écouter ce qu’elles ont à dire. Je suppose qu’elles ont besoin de se décharger sur moi et je m’y étais préparée. Une autre de mes tantes, se souvenant que j’ai 20 ans, propose un mariage vite fait à défaut de porter plainte pour viol. « Comme ça l’honneur de la famille sera sauvé. », dit-elle.
Je suis tout à fait contre ces deux idées. Je n’ai pas été violée. J’ai donné mon consentement. J’attendrai que Prince finisse ses études, et d’ailleurs, je compte aussi faire pareil dès la naissance de mon enfant. Nous nous marierons plus tard quand nous aurons fini nos études. « Donc si vous voulez vraiment m’aider pensez dans ce sens », je leur annonce calmement.
De leur côté, mes tantes trouvent que je suis irréfléchie et que je ne suis surtout pas en position d’exiger quoi que ce soit dans mon état. Nous finissons par nous fâcher : « Elles sont nombreuses celles qui le font souvent mais qui ne tombent pas enceintes ou qui préfèrent avorter. Ne parlons même pas de celles qui se marient à la hâte pour leurs familles, mais qui finissent par divorcer ou qui sont maltraitées par leurs maris. D’autres accumulent grossesses non désirées sur grossesses non désirées alors qu’elles sont mariées. Quid de celles qui abandonnent leurs rêves juste pour fonder leur foyer, la mort dans l’âme ? Laissez-moi au moins le droit d’être une maman pour l’enfant que je porte. Je sais que ce n’est pas bien ce que j’ai fait. Je vous demande toutes pardon, mais je veux aussi assumer mes choix et mes responsabilités », implore-je en pleurs.
J’assume…
Soudain, les mots leur manquent. Elles n’osent plus parler. Je ne sais pas si elles se sont identifiées à l’une ou l’autre situation parmi celles que je viens de citer. Elles quittent ma chambre et vont parler à mon père.
La mort dans l’âme, épuisée par cette discussion, je me sens incomprise et ça me désole. Certes, je ne m’attendais pas aux applaudissements et je ne suis pas fière de ce que j’ai fait, mais, tout de même, je n’allais pas leur mentir non plus, encore moins accepter leurs suggestions. Nous nous aimons Prince et moi. Nous avons des projets : nous voulons nous marier quand nous aurons fini l’université. Avoir deux garçons et deux filles serait l’idéal pour nous. Le bébé que je porte a anticipé sa venue, certes. Mais nous tenons à assumer nos responsabilités.
Quand j’avais le plus besoin de mes tantes, il n’y avait personne. Maintenant que mon bébé va bientôt être là, les voilà, sur leurs grands chevaux, à donner des conseils sur le comment du pourquoi de l’honneur de la famille. Je ne veux pas que mon enfant soit considéré comme un fardeau mais plutôt comme un petit fils, un trésor. Ma seule préoccupation pour le moment, c’est plutôt la vie de maman qui m’attend et que j’appréhende, étant donné mon peu de connaissance en la matière. J’aurais aimé qu’elles me partagent leur vie de maman, qu’elles me donnent des conseils. Pour le reste, je vais devenir maman et j’assumerai mes choix.
mpore ku mutima
iyaba ba senge batuganiriza bikwiye baka merita izina ryabo ntihaba harashizweho ba senge bo kw’ishure.ese iyi article yosomwa n’aba mamans benshi, abafise abasengezana bose bayibone.Yaga, turakenguruka uko mutuyagira ivyakamaro. ibintu nkibi biba kenshi mumiryango.ze muradufasha gusemerera,kurubu ijwi ryanyu rizohindura vyinshi mu nyifato z,Abarundi.Cane cane abo bigira beranda tutazi kahise kabo
Mpore ku mutima
La fille est vraiment très courageuse
J’espère pour toi que tu auras un bon foyer. Tu as pris une décision mature ku myaka 20. Nibiangane imyaka nkine gusa muzoba mwafashe ubuzima muminwe
Qui est la fille là ? Est-elle encore en vie?
Oui jet suis toujours en vie.😊
Je suis ému par ton histoire et je voudrais entrer en contact avec toi
Oui c tres dur moi aussi ca m,est arrivé à mes 20ans contrairement à celle ci j,ai pas eu le soutien du père de mon enfant mais la famille les voisins etaient là pour moi, ils m, ont mm apporté des fleurs 💐🥰à la naissance de mn bb, que Dieu les benisse 🙏