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Comment nos parents ont gâché notre mariage

Justin* et Annick* ont vu leurs parents s’opposer et s’absenter à leur union. La raison ? Les deux tourtereaux ne partagent pas les mêmes croyances. Témoignage.

Si la tradition burundaise exige un échange de discours entre les parents des mariés, la célébration de notre mariage fut une exception. Commémoré au mois d’aout de l’année dernière, notre mariage a été marqué par un évènement inattendu. Nous avons été contraints de chercher des amis auxquels nous avons confié le rôle et responsabilité de parents pendant la célébration nuptiale.

Pourtant, notre amour était sans reproche. Nous vivions des moments qui nous faisaient rêver, pas une passion dévorante qui dure aussi longtemps qu’un feu de paille, mais un amour véritable, profond et serein qui avait tous les ingrédients pour demeurer intact pendant très longtemps. Notre amour était si grand que personne ne pouvait en éteindre la flamme. Jusqu’au jour où  nos parents se sont immiscés dans notre projet de mariage auquel ils se sont opposés en bloc

Annick, « l’église a tout gâché »

Mes parents et d’ailleurs presque toute ma famille, aussi bien restreinte qu’élargie, sommes d’une religion qui ne tolère pas l’union d’un fidèle avec quelqu’un d’une autre église. En ne me mariant pas à un fidèle de notre église, c’est comme si j’avais mis une barrière à la participation de mes coreligionnaires à mes noces. 

D’abord, on m’a excommunié de l’église pour avoir enfreint une règle dont l’explication biblique avancée n’est pas authentique selon moi. Ensuite, les leaders de notre église ont interdit nos parents de venir célébrer notre mariage au risque d’être excommuniés à leur tour, une blessure morale que je ne suis pas encore prête à pardonner.

Justin, l’impossible pardon

Nous avons quand même opté d’avancer malgré tous ces traquenards. Moi, ancien fidèle de la même église qu’Annick, j’ai vécu la même situation dans ma famille. Comme ma femme, ne pouvait pas céder à la pression, j’ai été obligé de faire recours à un de mes cousins plus ouvert pour représenter la famille lors des discours.

Ne faudrait-il pas que les parents évitent de laisser derrière un événement si marquant et qui risquent d’impacter irrémédiablement toute une vie ? Comment est-ce que je parviendrai à oublier un tel manquement de la part de ceux qui devraient me protéger contre toute humiliation ? Mon premier enfant qui nait bientôt, portera-il le nom de la famille qui risque de le considérer comme le fruit d’une insubordination pour ne pas dire d’une rébellion ? Le dilemme languit toujours en moi.

*Nom d’emprunt

 

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Les commentaires récents (3)

  1. très difficile de le croire mais cette mentalité existe encore dans certains cœurs des gens …. l’amour ne choisit pas la région ni la religion ni rien du tout … QUE DIEU NOUS AIDE VRAIMENT

  2. S’il y a une aventure désagréable, ce sont les parents « intégristes religieux ou ethnicistes » qui mettent en avant leur obscurantisme pour bloquer l’amour et l’élan de famille de leurs enfants.
    Obliger l’enfant à épouser une fille de la religion du père du garçon est tout simplement insensé et vice-versa. Les parents ont l’obligation d’accompagner les enfants à fonder un foyer bâti sur l’amour et la compréhension.