Le barrage Jiji-Murembwe en construction est en train de transformer le quotidien des habitants du coin. Un coup de pouce pour l’économie des ménages de la commune Songa en province Bururi.
« Aujourd’hui à Songa, est chômeur celui qui ne veut pas travailler ». Ces mots sont ceux de Nolasque Nduwimana, un jeune de 32 ans de la colline Muheka. Il est 8h. Lui, comme d’autres ouvriers, s’empresse de rejoindre le chantier. Avant, le chômage battait son plein et tous les jeunes du coin ne pensaient qu’à descendre à Bujumbura pour chercher du boulot. Cela n’est plus le cas aujourd’hui. « Grâce à l’entreprise ORASCOM et les entreprises locales de sous-traitance qui recrutent, le travail et le Fbu sont revenus, pour le plus grand bonheur des habitants », fait savoir Nolasque.
Selon les prévisions du projet, 500 à 700 emplois seront créés pour la durée du chantier, ce qui réjouit le chef de zone Muheka. Selon lui, « l’augmentation des revenus et du pouvoir d’achat des ouvriers ont produit une plus grande injection de Fbu dans l’économie locale, sans oublier l’arrivée massive des travailleurs en provenance d’autres régions comme Gitega et Bujumbura Rural. C’est un nouveau marché d’écoulement et une nouvelle clientèle pour les commerçants du coin ». Un avis partagé par Boniface, la vingtaine, qui tient une boutique sur la route de Muheka. Aujourd’hui, il parvient à écouler quatre caisses de bière, alors qu’avant il fallait trois jours pour écouler une seule caisse.
Des lendemains qui chantent
À côté de l’aspect business, c’est toute la commune qui a été désenclavée. La RN17 est en train d’être réhabilitée. Les pistes existantes ont été refaites. « Cela accroît les échanges et la commercialisation de la production agricole locale », renchérit Boniface. En plus, sur cette route menant à Muheka, des infrastructures flambant neuves ont été érigées. Environ 40 maisons, l’école fondamentale de Nyabitanga et une église ont été construites. Pour le chef de zone, c’est déjà un bilan largement positif.
Tout près de sa nouvelle maison en briques cuites de trois chambres, Claver Nduhirubusa de 45 ans, habitant de la zone Muheka se réjouit : « Avant le début de ce chantier, la plupart des habitants vivaient dans des maisons en brique adobe couvertes de tuiles. Mais, avec les frais d’indemnisation que la société nous a versés, aujourd’hui nous vivons dans de belles maisons ». L’enthousiasme de Claver est justifié. Avec la construction de ce barrage, la commune Songa peut envisager désormais l’avenir avec optimisme.