La prostitution est un phénomène que le gouvernement veut combattre par tous les moyens. Un combat inique pour la blogueuse Dacia Munezero, car selon elle, si les sanctions s’avèrent lourdes pour les filles de joie, les hommes bénéficient d’un peu de complaisance.
J’entends très rarement quelqu’un incriminer les hommes quand ils parlent de la prostitution. Mais quand une fille fait le trottoir, elle est pointée du doigt, honnie, traitée de tous les noms, que ce soit par les hommes ou par les femmes. Mais parmi ces hommes qui insultent les prostituées, certains vont solliciter leurs charmes en catimini.
Cette relation sexuelle contre une rémunération existe depuis la nuit des temps. Elle est majoritairement exercée par les femmes, souvent à cause de la pauvreté, du désir d’une vie meilleure, et pour subvenir aux besoins de leur progéniture ou de leur famille. Cela fait-il d’elles des monstres plus que les hommes qui les fréquentent ?
Pourquoi les hommes fréquentent-ils les prostituées ?
Peu d’hommes avouent fréquenter les prostituées. Mais qu’ils soient mariés ou encore célibataires, riches ou pauvres, éduqués ou illettrés, ils sont très nombreux à côtoyer les filles de joie.
Selon le sexologue Parpaix François, il s’agit souvent pour les hommes d’« aller voir » : voir ce qui n’est que fantasme, volé à travers un trou de serrure, deviné sur un catalogue de lingerie féminine… Voir jusque dans l’intime ce qui était affiché sur le trottoir et aujourd’hui sur la toile. Le cap est souvent franchi plus ou moins grâce à l’alcool, pour enfin goûter à ce plaisir, tarifé certes, mais plaisir quand même et facilement acquis.
Parmi ces hommes, certains sont pères de jeunes filles ayant le même âge que ces prostituées. Cela ne les empêche pourtant pas d’aller goûter à ce fruit défendu. Et paradoxalement, ces mêmes hommes sont souvent très sévères avec leurs enfants dans les relations amoureuses qu’ils entretiennent. Mais au fait, qu’un homme couche avec plusieurs femmes cela fait-il de lui de lui un prostitué? Ou il y a un autre terme plus « soft » pour les hommes ? Un terme mignon comme gigolo ?
L’ère du changement ?
Ces derniers jours à Bujumbura, des rafles ont eu lieu dans les hôtels des quartiers périphériques de la capitale. Hommes et femmes, tous sont embarqués. Mais si l’homme peut être relaxé aussitôt moyennant une certaine somme d’argent, son partenaire féminin, s’il s’avère qu’elle vend ses charmes, aura droit à un petit séjour à l’ombre.
Qui est le plus fautif entre l’homme et la femme? C’est vrai qu’il n’y a pas viol, mais si les hommes arrêtaient de s’intéresser à ces prostituées et de louer leurs services, ne finiraient-t-elles par se lasser et chercher d’autres occupations ?
Le phénomène de la prostitution est une affaire à double responsabilité. Insulter les prostituées, dire qu’elles ont perdu les bonnes mœurs, leur dignité, et j’en passe, tout cela devrait s’appliquer de la même façon aux hommes. L’acte est consommé à deux. Alors, autant que les conséquences soient partagées, à parts égales.
Elle a raison
INIQUE? ivyo nibiki? du charabia dans:Un combat inique pour la blogueuse Dacia Munezero, car selon elle, si les sanctions s’avèrent lourdes pour les filles de joie, les hommes bénéficient d’un peu de complaisance.