article comment count is: 0

Twittoscopie : quand un “lanceur d’alerte” fait trembler un ministère

Elle circule sur les timelines. C’est l’affaire du moment. Un simple tweet d’un Burundais sur le réseau social basé au Delaware, a provoqué l’ire du ministère de la Justice. Revue.

« Umuhinga Yigenga », ‘’expert libre ou privé’’ en traduction (littérale), ce compte twitter (anonyme, faut-il préciser), qui compte à peu près 30 000 abonnés, depuis quelques années, est devenu une sorte de porte-voix pour lancer des alertes : corruption, malversations, magouilles, etc., tout y passe. L’une de ses récentes ‘’victimes’’ est un administrateur communal nommé Sebigo. La twittoscopie est longuement revenue sur cette affaire.

D’ailleurs ‘’Yigenga’’ reçoit des éloges de certains #Abatwip, pour ‘’ses œuvres’’.

Ce compte fait maintenant partie du paysage ‘’twitterscopique’’ burundais. Cette fois-ci, donc, ‘’Yigenga’’, avec quelques centaines de caractères, a fait sonner le branle-bas de combat au ministère de la Justice du pays de Mwezi. Tout un exploit !

‘’Fugitif mal intentionné’’ or bad communication ?

C’est un tweet à la ‘’Yigenga’’, c’est-à-dire simple mais percutant, comme il en produit chaque semaine sur son mur. Traduisons en français :« La digitalisation des Titres fonciers aurait dû commencer en mars 2022 (…). Jusqu’à présent, le ministère de la Justice, traîne encore. Le projet est financé par la Banque mondiale. Si au mois de mars, le projet n’est pas exécuté, la Banque mondiale reprendra son financement et nous aurons perdu ».

Face à ce tweet, une note de démenti a rapidement été publiée sur le compte twitter du ministère de la Justice, signée en personne par le directeur des Titres fonciers et du cadastre national. Le tweet a par la suite été supprimé, mais le mal été déjà fait. La noté était déjà en circulation. Des médias locaux avaient même commencé à la partager.

Dans cette note, celui qui se fait appelé « Umuhinga Yigenga » a été traité de ‘’fugitif mal intentionné’’. Et cela a amusé les tweeps, mais ça, vous y êtes déjà habitué. Voici les réactions les plus drôles :

« Umuhinga Yigenga » a pris le soin de répondre à la note avant que le tweet ne soit effacé.

Il leur a promis de continuer à dénoncer ‘’leurs magouilles’’ partagées avec une entreprise locale spécialisée dans la digitalisation. Savez-vous que cette dernière a répondu aussi au tweet de Yigenga ? Oui, elle a démenti ses allégations. Voici son thread.

Les tweets de ‘’Yigenga’’, un clin d’œil ?

Ah, la magie des réseaux sociaux… On ne va pas prendre parti. La twittoscopie n’est pas là pour ça. On vous rappelle que ce n’est qu’une revue. 

Mais, ce tweet très pertinent sur cette affaire a retenu notre attention. Où est passée ‘’la note de démenti’’ (tweet effacé, Ndlr)?  Erreur de communication ?

Encore une fois, la twittoscopie ne répondra pas à cette question. A vous la réponse. En attendant, d’aucuns se posent la question de savoir s’il faut croire ce que le compte « Umuhinga Yigenga » partage.

Vous seriez sans doute surpris de savoir que le ministère de la Justice n’est pas la seule cible des tweets de ce compte. Il y a quelques jours, la ministre chargée de la Communication a dû répondre aux habitants de la province Bubanza (à plus de 45 km de Bujumbura-Mairie) qui se posaient des questions concernant la véracité de ce qu’évoquent les tweets de Yigenga. La ministre leur a dit ‘’de ne pas prendre comme vrai tout ce qui passe sur le compte. Mais, des fois, il fait office de « clin d’œil’’, a-t-elle indiqué.

Eh bien, on s’arrête sur les propos de la ministre. Twittoscopie vous dit à la prochaine, pour découvrir encore une fois ce qui couve dans le chaudron du réseau social à l’oiseau bleu.

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion