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Twittoscopie : là où les tweeps kényans « roast », les Burundais trépassent…

La twittosphère burundaise depuis plus d’une semaine était aux couleurs de l’EAC et de l’arc-en-ciel : les tweeps kényans ont raillé les Burundais pour leur mauvais goût en termes d’esthétique et leur dèche ; sans oublier la récente loi anti-homosexualité signée par le président ougandais qui a eu son lot de commentaires sur la time-line burundaise. Revue.

Quelle déveine de se retrouver dans les griffes de la twittosphère kényane ! Cette dernière est même arrivée à chasser son propre président (Uhuru Kenyatta) de ce réseau social, c’est dire ! Le pauvre a fui en 2019 (avant de faire son retour en 2022). La cause ? « Les insultes des tweeps kényans ». Ce n’est pas des bobards ce que la twittoscopie vous raconte. Voici les preuves.

Et les Burundais se sont retrouvés dans le viseur de la communauté kényane présente sur Twitter lors de la récente visite de leur président, William Ruto, à Bujumbura.

A la manière des Américains qui se moquent entre eux, c’est au « roast » ( concept américain où des célébrités se font clasher par des amis et humoristes) que les tweeps kényans ont confronté de pauvres Burundais incapables de riposter.

« Poorest country in the world »

Ce n’est pas courant que les Burundais se retrouvent sur la twittosphère kényane et croyez-moi, nous aurions préféré passer notre tour. Une marotte voudrait que le Burundais soit calme, réservé…« pudeur burundaise exige ». Les Kényans, il y a quelques semaines, avaient d’ailleurs crié au haro pour savoir si nous existions réellement sur la toile, ils nous taxèrent pour cela de peuple reclu sur lui-même. Du moins au niveau de l’EAC.

Et pourtant, il suffira d’un seul tweet pour que le Burundi se retrouve, malgré lui, on the map.

« Je n’offense personne, mais à quel point le Burundi est-il dans un mauvais état ? », peut-on traduire littéralement. Bien que condescendant, ce tweet remplissait un certain sens de courtoisie. Attendez de voir les autres tweets. Nous avons choisi de faire fi de ces derniers. Vous pourrez les consulter vous-même.

Cette partie de « roast » n’est pas passée inaperçue chez la twittosphère burundaise.

« Sawa basi turasavye ikigongwe »

Et évidemment, ils n’ont pas manqué de rappeler que c’est « le pays le plus pauvre du monde ».

https://twitter.com/funshelf/status/1664207092306124801?t=HCJWMditVqvNyZ8dBhV_uw&s=19

Vous comprenez donc pourquoi Uhuru Kenyatta a pris la fuite plutôt que de subir la furie de sa communauté, réputée être l’une des plus virulentes sur Twitter. 

Cependant, un seul Burundais (pas deux) a bravé la redoutable, l’imposante communauté kenyane pour défendre ses pairs et son pays. 

« Burundi is recoverying from numerous wars and internal conflicts. (…) The priority was social cohesion not economic growth (…) ». (Le Burundi se remet de nombreuses guerres et conflits internes. (…) La priorité était la cohésion sociale et non la croissance économique.)

Une analyse politico-historique pour mettre de l’eau sur ce brasier de tweets ? In fine, cet Umutwip aura essayé tant bien que mal.

Y a-t-il une leçon à apprendre de cette expérience ? 

Oui, effectivement. L’ouverture du Burundi à l’extérieur et sa politique diplomatique (principalement dans l’EAC) l’exposent au monde externe. Cette pudeur et retenue que l’on colle au Murundi devraient un jour disparaître. 

Cela nous permet d’ailleurs de bifurquer vers un sujet qui a circulé sur les time-line eacienne. De Kampala à Nairobi, en passant par Gitega, la loi anti-homosexualité ougandaise s’est invitée partout, et chez les #Abatwip sans exception.

La loi qui divise…

La twittoscopie va simplement vous exposer un peu cette kyrielle.

Bref. L’avantage avec Twitter (la twittoscopie ne le dira pas assez) est de permettre aux différents points de vue (idéologies) de débattre. 

Twitter permet aussi d’exposer des rencontres malencontreuses.

Le tweet plein de détresse

Un thread pour dénoncer un harcèlement publié dernièrement est le sujet phare maintenant sur la twittosphère burundaise. 

Par cette triste note, la twittoscopie vous dit à la prochaine.

 

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