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Augmentation des barrières communales : « Trop d’impôts tuent l’impôt »

Avec les nouveaux percepteurs des taxes communales, il s’observe une augmentation des barrières de perception des taxes à l’entrée et à la sortie des communes. Cela n’est pas sans conséquences sur l’activité commerciale.

10 heures. Nous sommes à Gitega. Un ciel nuageux couvre la capitale politique. Un petit tour aux différents points de sortie de la commune Gitega nous permet de découvrir une réalité que ne louperait même pas un aveugle : des barrières fiscales faites de cordes sur toutes les routes qui entrent dans la commune. À côté de ces cordes, se trouve souvent une petite pancarte estampillée « Taxe communale ». Sur la RN15, la première barrière se trouve à l’endroit appelé « Ku mu ciro », suivie de « ku Mutwenzi » sur la RN12, puis « kuri ETP » sur la RN2, et enfin à Songa sur la RN8. Selon un percepteur des taxes rencontré sur une des barrières, « la plupart de ces barrières sont nouvelles et ont débuté avec le ‘’ mois-témoin’’ de la perception des taxes communales », a-t-il confié.

Double taxation, vous dites ?

Annonciate Ndayisaba est fournisseuse d’ananas au marché de Gitega. Elle s’approvisionne à Rutana au petit marché de Ngoma, près de la route bifurquant vers Musongati. Là-bas, un petit panier de 6 ananas s’achète à 2000 BIF. C’est-à-dire 333 BIF l’ananas. Elle prend une petite quantité qu’une voiture Probox peut transporter. Avec son lot d’ananas de 50 000 BIF, elle paie 5000 BIF de taxe communale à Musongati. Cette commune dispose des agents de recouvrement sur place qui délivrent des quittances qui vont servir de laissez-passer sur toutes les barrières communales de Musongati, Buraza, Bukirasazi et Makebuko. Mais arrivée à l’entrée de la commune Gitega, plus précisément à Songa, elle doit encore 5000 BIF de taxes pour le compte de la commune Gitega. Un total de 10 000 BIF de taxe, équivalant à 67 BIF de taxes par ananas.

Cela n’est pas sans conséquences

Selon Noël Nkurunziza de l’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO), l’augmentation de ces barrières, et donc le surcoût qu’elle implique, se répercute sur le prix de vente et ce sont les consommateurs qui trinquent.

Avec la ratification par le Burundi du traité de l’EAC sur l’élimination des barrières tarifaires et non-tarifaires, les barrières qui entravent la libre circulation des marchandises dans l’EAC devraient être levées. Et ces barrières à l’intérieur des communes font partie de la matrice nationale des barrières non-tarifaires, comme l’a souligné dans un atelier Emile Ndigiriye, membre du comité national chargé du suivi du mécanisme d’élimination des barrières non-tarifaires au Burundi. 

L’élimination de ces barrières ne ferait que des heureux. Elle améliorerait le climat des affaires et aiderait les commerçants à travailler aisément.

 

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