Les Burundais vont élire de nouvelles institutions le 20 mai prochain. Cet événement constituera la dernière ligne droite dans la mise en place effective de la Constitution du 7 juin 2018. Quelle sera l’image de l’institution présidentielle ?
Avant tout propos, il sied de rappeler une chose : depuis la promulgation de la nouvelle Constitution, les institutions de la République du Burundi ont été régies par deux lois fondamentales à savoir celles de 2005 et 2018. Un phénomène invraisemblable, dirait-on. Il est vrai que la Constitution de 2018, conformément à l’article 288, stipulait que les institutions élues devaient rester en place jusqu’en 2020. Par contre, celles n’ayant pas été élues, cessaient d’exister ou remplacement avec effet immédiat.
La mise en œuvre de cet article a été controversée. En effet, les deux vice-présidents non élus sont restés en fonction tandis que les anciens chefs d’État ont été dégagés du Sénat immédiatement. Leur statut de sénateur ayant été supprimé par la nouvelle Constitution, de même que les postes des deux vices présidents.
Au lendemain de la promulgation de la Constitution de juin 2018, le Professeur Julien Nimubona avait exprimé des craintes allant dans ce même sens dans les colonnes du journal Iwacu. Il s’interrogeait sur le mode de votes des lois internes. « Fallait-il rester sur la majorité exigée par la loi mère de 2005 ou utiliser celles requises par la nouvelle ? ». À l’époque, le président de l’Assemblée nationale avait indiqué qu’ils vont s’en tenir à la nouvelle. En outre, M. Nimubona déplorait le flou qui caractérisait l’après 7 juin 2018. En effet, ceci profitait au pouvoir en place qui pouvait utiliser l’une ou l’autre Constitution à sa guise.
Tous ces éléments ci-haut cités démontrent à suffisance qu’un « paradoxe » constitutionnel a caractérisé les institutions depuis le 7 juin 2018. Heureusement, cette invraisemblance touche bientôt à sa fin. Avec le mois d’août, la Constitution de 2018 va s’appliquer dans son entièreté. À quoi va donc ressembler les institutions d’après les élections ?
« Une présidence super puissante »
Selon le professeur Stef Vandegiste, les nouvelles institutions auront à leur tête un président avec un pouvoir herculéen. Il aura, en effet, un droit de veto sur le législatif : toute loi adoptée au Parlement que le président ne promulguera pas dans les trente jours échouera automatiquement. Et cela sans avoir à s’expliquer sur le motif.
N’étant plus désormais partie intégrante des corps de défense et de sécurité, les services de renseignement seront contrôlés exclusivement par l’occupant de Ntare House. Le même occupant aura plus de liberté de nomination et de révocation des ministres du gouvernement. Bref, s’il tousse, c’est tout le gouvernement qui sera enrhumé.
Quid du parti ?
Cet universitaire conclut que le nouveau président bénéficiera clairement de la nouvelle Constitution. « Ce ne serait pas une surprise si Ndayishimiye battait les six autres candidats à la présidentielle et prête le serment comme nouveau président de la République le 20 août prochain », pronostique le chercheur.
Néanmoins, Stef Vandegiste nuance. Bien que puissant, les sphères « extra-constitutionnelles » peuvent phagocyter le super président qu’il pourra être. Elles peuvent être et rester plus influentes. Ici, il fait allusion à son parti le Cndd- Fdd avec comme organe suprême le Conseil des sages. Et ce dernier est dirigé par le président sortant Pierre Nkurunziza et « Guide suprême du patriotisme ». Comment vont-ils cohabiter ? Une question inopportune pour l’instant, mais qu’un article d’Iwacu a essayé d’expliciter. Mais avant tout, attendons les résultats du 20 mai 2020.
Le titre de cet article est lui aussi Jupitérien!!!!
Qui d’entre les sept candidat est jupitérien ?
L’auteur de l’article doit avoir oublié ce qui l’avait motivé avant la ponte de son texte !!!
Our never number one
Wait and see
Très bonne analyse