A bien des égards, ils sont bien nombreux ceux qui ont réussi à s’accommoder de la bro-zone, de la besti-zone et autres friendzones. Certains le font par espoir de voir un jour le bout du tunnel, d’autres le font par dépit. Dans tous les cas, certaines âmes en sortent meurtries pour longtemps. Voici mon histoire.
La première fois que je me fait “bro-zoner”, c’est par une amie du lycée. J’ai confondu sa gentillesse pour une déclaration d’amour. Classique, hein ? Je sais. L’histoire est digne d’un pitch pour une comédie amoureuse pour Noël sauf que la fin est moins heureuse dans mon cas.
Bref, quand elle arrive au lycée pour la première fois, après une brève présentation, on n’a plus parlé pendant des jours. Un bon vendredi, alors que je me dirige vers une des activités parascolaires, elle me demande : « Hey, tu es aussi dans le club de 5ème B? ». Je réponds par l’affirmative alors que j’ignore complètement le club qui se tient en 5ème B. A la base, j’allais jouer au foot. En y repensant, j’aurais mieux fait d’aller jouer avec mes amis. Cela m’aurait évité des années de traumatisme.
Depuis, on ne se lâche plus. À chaque fois qu’elle s’ennuie, elle vient me parler. Je suis son confident. Elle me dit tout, même des choses que j’aurais aimé ne pas entendre.
Certains diront que ce sont là les premiers signes d’un chemin sans retour vers la friendzone. Mais moi, lover à 100%, je ne vois rien venir. Sans m’en rendre compte, je me surprends à lui écrire tout le temps. Je veux savoir si elle s’est bien réveillée, comment a été sa journée, si elle a mangé. Je place même des « Fais de beaux rêves ». Comme je suis un fervent croyant à l’époque, des fois je glisse des petits « Wibuke gusenga » (N’oublie pas de prier, ndlr).
Des mois s’écoulent jusqu’à ce que je n’en peux plus. Je dois lui dire ce que je ressens. Dans ma tête, toute l’interaction est déjà tracée d’avance. Je vais lui dire que je l’aime, elle va me répondre qu’elle aussi. Puis on va se balader un certain lundi, main dans la main, dans les couloirs du Lycée du Saint-Esprit.
Comme j’aime dire, avoir des attentes n’est pas vraiment l’idée la plus intelligente qu’on puisse avoir. Rien ne s’est passé comme prévu. Selon le plan, je devais l’écarter du groupe d’amis avec lequel on bossait ensemble avant de lui déclarer ma flamme à la Grand corps malade. Je vais vous épargner les détails. Mais en gros, pour elle, j’étais comme le frère qu’elle n’a jamais eu.
Ni le premier, ni le dernier
Cette histoire, mon histoire, est finalement très répandue. Les endroits, les personnages et les circonstances peuvent changer, mais la majorité de ceux qui liront ce billet s’y reconnaîtront. Certains disent même que chaque homme a besoin de passer par là pour apprendre sa leçon. «Si tu peux te relever de ce genre de rejet, plus aucune fille ne te fera peur », typique phrase d’un homme en phase avancée de masculinité toxique. Moi je dis que c’est une leçon en soit. Ça t’apprend plus sur toi que sur l’autre personne.
Après cette interaction, j’ai réagi comme un petit con vexé. Je ne lui ai plus parlé. J’ai même arrêté d’aller dans le club de 5ème B, alors que je commençais à bien aimer ses activités. Je croyais la punir en faisant le contraire de ce que mon cœur voulait, c’est-à-dire lui avouer ce que sa réponse a provoqué en moi. Quand j’ai finalement décidé de faire la paix avec mes sentiments, j’ai commencé à me rendre compte à quel point je m’étais trompé sur le compte de cette fille. Trop de films, j’imagine.
Le temps que de s’en rendre compte, je commençais ma deuxième année à l’université. Entre temps j’avais vécu au total 7 relations qui n’ont jamais marché. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Mais une partie de moi est sûre que si ce petit du Lycée du Saint-Esprit avait été guéri sa peur d’être abandonné, au moins une relation aurait marché. Qui sait, peut-être que je serais même marié aujourd’hui.
La seule chose que j aimerai te dire est que tu essaies de te concentrer a 100% sur toi, mentalement, physiquement et financierement avant tout relation amicale ou amoureuse. La seule option c est toi.
Au bout du compte l’histoire qu’on se raconte dans notre tête est plus belle que la réalité. C’est pour ça que la fiction reste de la fiction, on ne peut pas espérer que notre ressenti soit réciproque mais on peut toujours essayer de devenir leur amis et qui sait peut être avec le temps Il/Elle éprouvera la même chose que nous ou au moins Nous pourrions les garder comme ami(e) au lieu de les garder comme souvenirs