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Ma vie de femme cocue…et battue

Face aux violences conjugales, nombreuses sont les femmes qui se résignent et s’accrochent à un mariage qu’elles savent sans lendemain. D’autres se rendent à l’évidence et jettent rapidement l’éponge. Et puis il y a celles qui, malgré une opiniâtreté à toute épreuve et après plusieurs humiliations, finissent chassées par leurs prédateurs de maris. Les blessures n’en sont alors que plus douloureuses et les plaies plus profondes. Voici le témoignage de Solange*.

Tout a commencé au quatrième mois de ma grossesse. Mon mari et moi avions l’habitude de faire du sport ensemble chaque samedi. Mais, ce jour-là, je ne me sentais pas à l’aise pour l’accompagner. Il est parti seul en laissant son téléphone à la maison. Quelques minutes plus tard, un message est arrivé. Je n’avais pas l’intention de le lire mais les appels devenaient agaçants. Ce qui m’empêchait de faire la grasse matinée. J’ai alors décroché pour que mon mari soit informé à son retour sur la personne  qui avait cherché à le joindre pendant si longtemps.

Le début de la fin

Et une voix féminine s’est fait entendre au téléphone : « Pourquoi tu ne réponds pas au message que je t’ai envoyé ? Ou bien tu ne veux pas honorer tes engagements ? ». Elle ignorait que ce n’était pas mon mari à l’autre bout du fil. Quand je le lui ai appris, elle a raccroché directement. Intriguée, j’ai ouvert sa boîte de messagerie. Il y était écrit : « L’argent que tu m’as donné pour acheter les habits du bébé est insuffisant. En plus, je vais vivre avec toi car le torchon brûle à la maison ». Et moi qui pensais être la seule femme de sa vie !

À son arrivée, je lui fis voir ce message qui me rongeait le cœur et depuis ce jour, j’ai perdu toute dignité. Son diktat sur moi est même monté de plusieurs crans. Au moment de l’accouchement, il était aux abonnés absents, moralement et financièrement. N’eût été la tante de mon mari, je n’aurais pas eu de quoi couvrir mon enfant.

Se reconstruire, bon gré mal gré

Je me rappelle que pour manger, cette tante me donnait 500 francs pour que je puisse appeler mon père afin qu’il m’envoie de quoi me nourrir. Un jour, sa maîtresse n’avait pas préparé la nourriture. Mon mari n’a pas hésité à l’emmener se nourrir chez moi. Lorsque je m’y suis opposée, mon mari m’a battue à en mourir. 

C’est grâce à la travailleuse de maison que j’ai été secourue ce jour-là. À la sortie de l’hôpital, les familles se sont réunies pour statuer sur notre cas. Mais il avait déjà  pris la décision de vivre avec ma rivale. Ironie du sort, celle-ci a fini par le quitter pour un autre.

Je me suis résignée et suis retournée chez mon père. Alors que j’avais obtenu une opportunité de travail à l’étranger, mon ex-mari a refusé d’autoriser l’octroi du passeport à mon enfant. Un enfant qu’il n’a toujours pas reconnu d’ailleurs. Celui-ci réclame souvent d’être avec son père, mais lui ne veut même pas entendre parler de son fils.

Aujourd’hui, j’ai un emploi pour élever mon enfant. Même si je me suis rétablie de cette blessure, elle n’a toujours pas cicatrisé.

*pseudo

 

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