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Stages et petits boulots : du pain béni pour prédateurs sexuels ?

Le milieu professionnel est-il devenu dangereux pour les stagiaires et ceux qui font leurs premiers pas dans le monde du travail ? A croire ce que les jeunes racontent, ils ne sont pas à l’abri de la prédation sexuelle. Comment agir  face à un patron trop fougueux ? Jeter l’éponge ? Ou tout simplement parler, briser le silence, dénoncer, pointer du doigt, …

La vie des étudiants est rarement synonyme de long fleuve tranquille. Au-delà des exigences académiques qu’ils doivent remplir, les jeunes hommes et femmes doivent bien se débrouiller pour vivre, souvent loin de leurs familles. C’est comme ça qu’ils sont amenés à chercher de petits boulots pour survivre. Dans cette quête essentielle à leur survie, les jeunes font parfois face aux gens véreux qui veulent profiter de leurs difficultés pour abuser d’eux sexuellement. 

D‘autres étudiants doivent passer par la case stage soit pour parfaire la formation académique ou pour se préparer à la vie professionnelle. Sauf que dans les deux cas, ils ne sont pas à l’abri d’abus ou de harcèlements sexuels. 

Le comble du malheur est que les jeunes étudiants se battent à armes inégales. Un choix cornélien s’offre alors à eux : céder aux avances abjectes des prédateurs sexuels que sont leurs patrons ou jeter l’éponge et parfois retourner dans le monde ingrat et sans pitié du chômage. 

C’est à ce dilemme qu’a été confrontée Jorenne.  Ayant difficilement dégoté un job à temps partiel dans une pharmacie, elle passera des mois sans être rémunérée parce qu’elle ne s’était pas acquitté d’une obligation honteuse à laquelle celles qui ont été embauchées avant elle, avaient sans doute cédé : coucher avec le patron.  Finalement, la mort dans l’âme, elle se résoudra  à jeter l’éponge pour garder intacte sa dignité. 

Le stage, un Golgotha pour étudiants 

Au moins, Jorenne avait été embauchée, diraient sans doute ces étudiant(e)s qui ont eu à faire à l’infamie du harcèlement sexuel alors qu’ils n’étaient qu’en stage. Un patron qui vous tapote l’épaule, celui qui vous harcèle après les heures de travail, le regard réprobateur des collègues, voilà ce à quoi a été confronté Alice, jeune lauréate de l’université Lumière de Bujumbura. Alors qu’elle venait de se faire refouler par une secrétaire intraitable, un patron « trop gentil » l’a abordée et lui a accordé un stage. Mais, dès le lendemain la jeune stagiaire affrontera la fougue de son « bon samaritain ». Un « Normal puisque tu passes ton temps à écarter tes jambes » injustement lancé par un collègue finira par avoir raison du courage de la jeune dame qui n’hésitera pas à rendre le tablier. 

Les deux cas sont emblématiques en ce qui concerne les violences ou le harcèlement que vivent les jeunes qui entrent, par le truchement de stages professionnels ou académiques, dans le monde du travail. Si les deux jeunes filles ont tenu, mordicus, à leur dignité, il y en a sûrement d’autres qui n’ont pas cette présence d’esprit et cette fermeté de dire NON aux prédateurs sexuels en milieu professionnel. Ce sont donc ces histoires qui dégénèrent et finissent en grossesses non désirées, violences sexuelles ou tout simplement en viols. Dans tous les cas, l’abus et le harcèlement sexuel gâchent les débuts des jeunes filles et garçons qui font les premiers pas en milieu professionnel. Oui, les garçons peuvent aussi être l’objet de prédation sexuelle au même titre que leurs sœurs, et cela n’a rien de nouveau sous le ciel de Bujumbura. 

Que ce soit celles, rares certes, qui se terminent bien où les victimes se rebiffent, dénoncent et font faux bonds aux prédateurs ou celles qui se terminent mal où  les jeunes se laissent faire, en parler est important pour prévenir. Ce n’est sûrement pas aux victimes que ça ferait du mal, mais plutôt aux prédateurs qui devront peut-être y penser à deux reprises avant de sortir leurs griffes. Pour en finir avec la violence et le harcèlement sexuel en milieu du travail, il faut dénoncer encore et encore. La peur doit changer de camp, une raison assez suffisante pour Yaga d’en faire un dossier. 

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Un ami m’a confié un jour, si tu veux du job pour ta femme, va voir un tel mais ne me remercie pas car ça va pas te plaire ce que diront les gens. 🙆