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Le dur lendemain des études

Entre l’université et la soif d’indépendance, se glissent souvent les dépenses et nombreuses factures à payer comme s’en est vite rendu compte Jorenne (pseudonyme). La décision de chercher un petit travail rémunéré s’avérait être une bonne idée. Mais ce travail n’est pas venu qu’avec de bons côtés. Récit.

Un beau matin, je suis réveillée par la sonnerie de mon téléphone. Mais qui peut bien m’appeler à cette heure-là ? Je décroche et une voix me dit : « Tu arriveras à sept heures et demie à la pharmacie, on te montrera ce que tu vas y faire. Félicitations, tu as un travail maintenant ». C’est Ghyslaine, une amie de longue date. Elle ajoute : « Ne viens surtout pas le ventre vide parce que tu risques d’y passer toute la journée ».
Les détails dudit travail me seront transmis par texto, quelques minutes après, parce qu’elle avait compris que je n’avais capté que la moitié de tout son monologue. 

Les premiers pas dans le monde du travail

Les premiers jours sont impeccables. Entre les clients qui passent pour acheter un médicament et l’enregistrement de chaque vente l’instant d’après, mes collègues pharmaciennes et moi, nous faisons des blagues, des rigolades. Le patron passe à la pharmacie de temps en temps, mais n’y travaille pas à temps plein. Il est jusque-là irréprochable. Hélas, à la fin du mois, j’ai vite changé d’avis, car ce dernier avait oublié que je devais être payée pour mes services rendus. Et chaque mois, il fallait donc lui rappeler, et à chaque fois sa réponse était la même : « Attends-moi j’arrive, qu’on en parle. » Je n’avais pas d’autre choix que d’attendre, pour qu’à la fin il propose soit qu’on sorte, soit qu’il me dépose chez moi le soir, après le travail, au volant de sa belle voiture. J’ai accepté une ou deux sorties avec lui, je l’ai laissé me raccompagner chez moi, tout en espérant que sur le trajet, il allait peut-être m’expliquer pourquoi je n’avais pas encore été payée. Dès que j’ouvrais la bouche pour réclamer mon salaire, il changeait rapidement de sujet. Pour éviter de le contrarier, je hochais la tête, acquiesçais à tout, même si au fond de moi, je voulais lui crier dessus.

Plus le temps passait, plus je perdais cet enthousiasme d’aller au travail, mais j’y allais quand même. Voir mon boss ne me donnait que rancune et tristesse. Je ne travaillais plus avec entrain comme avant. J’étais souvent perdue dans mes pensées, repensant à toute mon énergie perdue en bossant, mais aussi à l’argent que j’avais dépensé. Ma bonne humeur avait fait place à un visage morose que je n’arrivais plus à cacher. Cela s’aiguisait quand par exemple, des amis m’empruntaient de l’argent soi-disant que j’étais un salarié. Le comble, c’est que certaines gens m’avaient prévenu, ils m’avaient dit que ce patron ne payait pas ses employées, qu’il les rémunérait seulement après qu’il les ait mises dans son lit. Têtue et naïve que j’étais, je n’avais pas hésité à faire la sourde oreille, à me dire que c’étaient des commères et que je ne devais pas me fier à leurs ragots.

La désillusion

Ses avances se sont rapidement transformées en harcèlement. En effet, si ce n’étaient pas ses appels téléphoniques sans intérêt, je le voyais tous les jours se garer, devant la pharmacie, exactement à l’heure de fermeture, pour me ramener chez moi. En plus, s’il trouvait que je n’étais pas seule, il partait sans dire mot. Il me semblait de plus en plus louche. Depuis lors, je trouvais des excuses pour ne pas rentrer avec lui ou ne pas répondre à ses appels. L’idée de démissionner m’a effleuré l’esprit à maintes reprises, sauf que dès que j’en parlais, tout le monde me conseillait de persévérer. Ils disaient que personne ne lâche son boulot, à moins qu’il ait trouvé mieux. J’ai tenu bon pendant plusieurs jours, à bosser assidûment pour ne pas être virée, à espérer que le chef se rende compte que je ne voulais que travailler et être payée, mais en vain. J’ai quitté cet emploi définitivement le jour où il m’a proposé de coucher avec lui. C’était pour moi la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Nombreux sont ceux qui diraient que j’aurais dû rester. D’ailleurs, cela ne me coûtait pas grand-chose et puis ce qu’il faisait n’était pas bien méchant. Mais ma dignité a des limites et ces limites pour moi, c’était ce harcèlement sexuel. Oui, je sais que mes mots semblent bien forts pour certains, mais si vous étiez à ma place, est-ce que vous seriez resté ?

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Les commentaires récents (1)

  1. C’est la triste réalité😓
    Aumoins elle elle a eu le courage de quitter, plein de jeunes gens ici à Buja vive une vie si miserable qu’ils tombent facilement dans le piège.
    On devrait faire un procès à ce genre d’employeurs ( ps:ils sont nombreux ds le secteur de vente des medicaments)