Pour certaines filles – mais l’entourage n’est pas sans reproche sur le coup – une vie réussie se confond avec le mariage avec un mari riche. Et pour cause ! Qui n’envierait pas ces femmes circulant dans des belles bagnoles ou vivant dans des maisons tenant plus des châteaux ? Mais pour quelle garantie ?
« Je me suis mariée en 2015 à la fin de mes études universitaires. C’était bon, je ne manquais de rien. Et depuis ce jour-là, je n’ai pas encore de boulot. Mon mari nous donne tout ce dont on a besoin », confie Raissa*, la trentaine, mère de deux enfants. « Mais, franchement, je ne mets pas beaucoup d’efforts à chercher quoi faire. Mon mari me dit toujours de m’occuper de nos enfants », ajoute-t-elle.
Il faut dire que certains parents y sont pour quelque chose dans cette mentalité. Au Burundi, certaines mamans éduquent leurs filles comme quoi réussir dans la vie, c’est trouver un bon mari (comprendre un mari riche). Belyse* se souvient. « Dans cinq ans, je ne veux plus te voir dans cette maison », aimait me dire ma mère à la fin de mes humanités générales. « Et fais gaffe de ne pas m’amener ces imbundege (personnes sans ressources, ndlr)».
Et si la roue tourne ?
Nous savons tous que demander de l’argent à un mari aussi nanti soit-il est agaçant. Vice-versa et d’ailleurs. Tout le monde veut être indépendant. Qui est ce mari qui ne souhaiterait pas que sa femme puisse contribuer dans le développement du foyer, puisse se payer certains produits de première nécessité ? Qu’il se fasse dépister, narengana (je passais ndlr). Qui oubliera que le mari peut mourir, avoir un accident, subir un tout autre handicap qui ne lui permet plus de travailler ou chercher de quoi nourrir sa famille ? Cette jeune femme qui n’a jamais été habituée à chercher l’argent, lui sera-t-elle facile de s’adapter à la nouvelle situation si la roue tourne ?
La richesse du mari ne devrait pas faire baisser les bras de la femme. Elle devrait plutôt lui donner le courage de pouvoir elle aussi contribuer dans l’amélioration des conditions de vie du ménage. Et d’ailleurs : « Nta jana ryanka mu rindi » comme dit l’adage burundais. Coup de chapeau à toutes ces femmes battantes qui ont su prendre les devants.
*Nom d’emprunt
c’est vrai ce que vous dites!
URANEZEREJE P! KUK IVY BISHIKIR BENSH
j,accorde!
Ça, c’est une réalité
Que du Vrai 😊
La complémentarité est un atout important pour la vie conjugale et personnellement j’encourage toutes ces femmes battante qui ont compris ça.