Il y a plus de mille cinq cent ans qu’est apparu le livre des Confessions de saint Augustin qui a envouté les générations de littéraires, de philosophes, de théologiens et tous les amateurs des romans antiques. Jusqu’aujourd’hui, les Confessions restent un phénomène littéraire unique. C’est dans cette œuvre monumentale qu’apparaît une notion de diplomatie conjugale moins considérée par ses commentateurs. Notre blogueur en ce jour de la fête des amoureux, a eu une pensée à tous les couples en difficultés, en leur proposant la diplomatie conjugale comme recette.
L’œuvre des Confessions de Saint Augustin est parmi les plus grandes œuvres de l’histoire de la littérature, de la philosophie et de la théologie. Ce livre plein de Dieu est en même temps un livre très humain. Le fait qu’Augustin brula de tous les feux de la vie en parlant de sa vie selon la nature et selon quelque chose qui la dépasse ; voilà ce qui fait de la confession un livre qui garde une rose de la jeunesse que, depuis plus de mille cinq cent ans, viennent y respirer, d’âge en âge, les amateurs de la littérature. L’Evêque d’Hippone, étant un homme d’humanité prodigieusement original, je ne pourrais pas le grimer, en Rousseau, qui écrira lui aussi les Confessions. Certes, les confessions sont comme des magnifiques langes qui prennent Augustin et le laisse à la mort de Monique, sa mère.
C’est vers le chapitre Neuf des confessions qu’est dépeinte la notion de diplomatie conjugale dans le couple de Patricius Aurelius et Monique d’Hippone, parents de Saint Augustin. Ce n’est pas anodin que l’auteur des Confessions consacre quelques pages sur cette notion. Premièrement, Augustin n’a été étranger à aucun des sentiments de la terre et il mena une vie de désordre, deuxièmement son père était un homme trop infidèle et colérique et trop païen à l’époque où le christianisme dominait. L’auteur des Confessions souligne l’attitude de Monique envers son mari : « Elle supporta ses infidélités avec tant d’indulgence que jamais elle n’eut de brouille avec lui à ce sujet » (Confessions, Livre IX, IX). La patience lui a été son fer de lance pour vivre cette diplomatie conjugale qui l’a aidé aussi à convertir son mari et son fils.
La patience, une vertu rare dans les couples actuels
Devant tous ces défis dont relate l’auteur des Confessions, il y avait une personne qui souffrait plus que les autres : c’est Monique, la mère de famille. Cette expérience familiale n’est pas étrangère aux couples actuels. C’est la vie de chaque jour. Par ailleurs, je suis conscient des dévoiements qui ont marqué et qui marquent encore la patience dans les couples, avec le risque conséquent de la comprendre de manière erronée, de l’exclure de la vie conjugale et, dans tous les cas, d’en empêcher la juste mise en valeur. Ainsi, cette patience est interprétée d’ailleurs aujourd’hui comme synonyme de résignation. Il me vient dans l’esprit cette histoire antique où Diogène de Sinope parcourant les rues d’Athènes à la lumière du jour avec une lampe allumée à la main, Diogène répondant à ceux qui le questionnaient ; « je cherche un homme » Il reste pareille pour quelqu’un qui chercherait la patience dans les couples actuels.
Dans un monde sous une dictature de l’immédiat, la patience reste une perle rare. Et à plus forte raison, du côté de la femme, les lecteurs du deuxième sexe de 1949 de Madame de Beauvoir qui, aurait elle-même déjà lu les Confessions, s’en prendraient à cette vertu comme si elle mettait la femme dans la soumission et la passivité. Oui, de rares exemples ne manquent pas. Que dira-t-on de nos familles souvent faites de haut et de bas mais qui par la patience, les parents conduisent encore la barque vingt ans, trente ans et plus ? L’auteur des confessions tient à souligner que les autres femmes demandèrent familièrement à Monique, la mère d’Augustin la raison qui fait que Patricius, aussi brutal qu’il est, ne la battait pas. Elle leur apprit sa façon habituelle de faire: La diplomatie conjugale. Elle savait, disait Saint Augustin, quand son mari s’emportait, ne lui opposer ni actes ni même parole ! (Confessions, Livre IX, IX).
L’éducation à la culture de l’ubuntu, terreau de la diplomatie conjugale
Ubuntu est une philosophie d’Afrique australe basée sur la croyance selon laquelle un individu n’existe qu’à travers sa relation avec les autres, avec la communauté. Aussi, on remarque toujours à l’arrière fond de toute éducation burundaise cette notion d’ubuntu parce qu’elle est associée à un certain nombre de valeurs, comme l’hospitalité, l’honnêteté, l’humilité, le pardon, l’empathie, la patience, le respect ou la dignité humaine caractéristique de l’ubuntu. Une fille ou un garçon éduqué en ce sens, n’aurait jamais du mal à vivre cette diplomatie conjugale. Il me semble que cette diplomatie conjugale sera à la hauteur de l’antique slogan Niko zubakwa. Elle favorise plutôt le dialogue du couple de manière à trouver une issue durable. Monique précise, l’auteur des Confessions, que c’est quand elle voyait son mari las et calme qu’elle lui demandait ce qu’il lui était arrivé de s’irriter trop inconsidérément. De fait, la culture burundaise reste une plus-value dans la gestion de toutes ces crises conjugales.
Bref, pour éviter tout malentendu sur ce sujet, une fois que la violence conjugale s’enchaine, il est toujours légitime de saisir la justice lorsqu’on estime être victime de cette violence mais la diplomatie conjugale restera une option qui nous empêche de jeter l’eau du bassin avec l’enfant. Nos parents ont vécu longtemps avec cette patience sans doute que tout n’était pas rose mais il y avait un qui supportait l’autre.
Une petite bougie peut-elle encore chasser une masse de ténèbres ?
Peut-être quelque uns mais peut-on encore affirmer qu’une petite bougie chassera une masse de ténèbres ? La réponse reste à douter. Certaines femmes qui s’y conformaient, expérience faite, la remerciait alors que les autres continuaient de subir humiliation et sévices. Même si on dit en kirundi ingeso y’urugo ntiyubaka urundi, Monique a enseigné aux autres femmes l’attitude qui a sauvé sa famille. Pourquoi ne pas partager aux autres de si bonne expériences qui sauvent et transforment nos foyers au lieu d’attiser le feu ?
En tenant compte de maintes femmes, qui avaient des maris plus doux, mais qui néanmoins portaient des marques de coups qui les défiguraient. Ces femmes qui savaient quelle vivacité d’humeur Monique avait à supporter chez son mari, étaient surprises de n’avoir jamais oui dire, ni reconnu à quelques indices Patricius eut battu sa femme, ou que les dissentiments domestiques les eussent mis aux prises, un seul jour. (Confessions, Livre IX, IX). C’est pourquoi. Elle est non seulement une recette mais elle désarme.
Agir en pacificateur devant les haines mal digérées. C’est à partir de cette brave dame que l’auteur évoque pour la première fois la notion de la diplomatie conjugale au sein de leur foyer. Je ne tenterais pas de résumer ici les treize livres des Confessions d’Augustin, on les lira ; mais je voulais juste m’attarder sur ces belles pages qui traitent de la diplomatie conjugales moins commentée par ceux qui lisent les confessions.
Umugore iyo ariwe afasha cane m’urugo Nivyiza iyo abikorana urukundo biguma ari ibanga ry’abubakanye
Ntagaruka rero ngwabe serugo
Musomye neza iyi nkuru y’abavyeyi ba Augustino mweranda irabitomora
Ego kweeri twama twabibayememwo chapeau à toutes nos mamans qui conduisent la barques vingt ans et plus kwari kugira tube abantu et en plus de ça par le courage de ces dames vyarahinduye certains de nos papa’s et nos freres! Oui la diplomatie conjugale lors qu’elle est Bien vecue, elle peux Sauveur toute la famille.