« Ganja », « weed », « beuh », « stick », « noix »… tels sont les noms qu’un certain Gigi donne aux feuilles de cannabis roulés qu’il aime fumer avant de faire un rapport sexuel. Il croit dur comme le fer que le joint peut décupler ses performances alors que c’est le contraire.
Il est presque 18 heures. Depuis le matin, Gigi, un jeune Bujumburois dans sa vingtaine, échange des textos avec Diva, 22 ans. Les textos chauds s’empilent durant toute la journée. Grâce à son art de séduction, Gigi a convaincu Diva : ce soir, elle passera la nuit dans ses bras. Mais avant, Gigi doit « préparer le terrain ».
« Les préliminaires »
Un appel urgent à son « puchai » (son dealer). « Hey, j’ai besoin de quelques ‘‘bébés’’ pour ce soir. Je t’attends chez moi ! ». Un coup de fil qu’il passe souvent quand il est sur le point de recevoir une « sto » (une meuf).
En fait, Gigi est convaincu que fumer de la marijuana l’aide à durer au lit. Le jour où il m’a dit cela, j’ai sursauté ! Ah, oui, j’ai oublié de vous mentionner que Gigi est un ami. Depuis qu’il a lu sur je ne sais quel site internet que fumer le « ganja » augmente l’endurance, il a intégré que « le sexe est bon quand on a fumé ».
Il est sûr et certain qu’avant de passer à l’acte, un pétard de « noix » comme il aime appeler la marijuana, l’aide à ne pas « se couvrir de honte ». « Les préliminaires », voilà comment il appelle le moment durant lequel il se prépare pour accueillir ses conquêtes. Et je suis persuadé qu’il n’est pas le seul à s’offrir « les préliminaires ».
Faites attention avec la « ganja »
« (…) Les utilisateurs de marijuana et d’alcool ont moins de chances de ressentir des orgasmes. De surcroît, la consommation de drogues illicites et de cannabis est aussi associée à des rapports sexuels douloureux ». Ce n’est pas moi qui le dit, mais le site stop.cannabis.ch dans son article sur les effets du cannabis sur le fonctionnement sexuel.
Dans son article scientifique sur « Les impacts de la consommation de substances psychoactives sur les pratiques sexuelles chez l’adulte », une spécialiste de la santé fait écho des effets du cannabis sur l’acte sexuel. Elle écrit : « La consommation chronique de cannabis engendrerait des dysfonctions érectiles (chez l’homme, ndlr), diminuerait la production de testostérone ainsi que d’autres hormones reproductives et réduirait la production puis la mobilité des spermatozoïdes. Les dysfonctions érectiles seraient causées par des troubles vasculaires occasionnés par des dommages aux tissus formant le revêtement du cœur et des vaisseaux ».
Depuis la nuit des temps, l’humain n’a cessé de pimenter l’acte sexuel dans le but de le rendre le plus agréable possible. C’est pourquoi les indiens ont inventé le kamasutra sans doute. Pour les Egyptiens anciens, le sexe était un élément de base de la vie, au même titre que manger et dormir. Du coup, voir aujourd’hui mon ami Gigi s’achetant une boule de marijuana pour durer et satisfaire une de ses conquêtes ne me surprend pas du tout ! Mais, j’ai peur pour mon pote Gigi, et pour tous ceux qui croient aux vertus aphrodisiaques du cannabis et qui en abusent. Faites attention au ganja, ses effets peuvent être l’inverse de ce que vous recherchez !
Aho Mwari mutoshetse