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Transport urbain : la nouvelle mesure et ses conséquences

Le 21 mars, la mesure de délimitation du nouveau périmètre d’accès aux tuktuks, motos et vélos en mairie de Bujumbura est entrée en vigueur. Néanmoins, de très longues files d’attente s’observent toujours sur les parkings des bus. Cela laisse penser que le gouvernement n’avait pas anticipé les mesures d’accompagnement. Vrai ou faux, les conséquences, elles, sont là. Le point. 

La circulation à Bujumbura est devenue un casse-tête. A partir de 06 h du matin, au parking des bus (presque tous les parkings), les files s’allongent et les passagers doivent attendre plus d’une heure pour monter dans un bus. D’ailleurs certains sont obligés de marcher à pieds sur de longs trajets pour aller travailler. Parmi eux, des élèves en uniformes. 

À 18h, c’est le même calvaire. L’indice infaillible que même un aveugle louperait difficilement est la longue file de marcheurs sur les routes et un spectacle consternant de bousculade pour entrer dans les bus. « Pour avoir de la place dans un bus, il faut être un vrai stratège », résume un jeune homme rencontré sur le parking autour de l’ancien marché central de Bujumbura, aux environs de 19h. 

Actuellement, les bus desservant les différents quartiers de la capitale se font rares ce qui envenime la vie des citadins.

Des moyens de transport lowcost disparus 

Des questions ne manquent pas. Entre autres, est-ce que le gouvernement a-t-il pensé aux mesures d’accompagnement en prenant cette décision ? En tout cas, la situation qui prévaut reste préoccupante. Le nombre de bus n’a pas augmenté et leur insuffisance n’est un secret pour personne.

Rappelons que les motos-taxis, vélos et tuk tuks étaient des moyens de transport lowcost qui transportaient énormément de personnes chaque jour. Selon certains chiffres, plus de 600.000 personnes utilisaient chaque jour ces moyens de transport. À titre illustratif, les vélos étaient pratiques pour approvisionner la ville en lait, légumes et charbon. Les tuktuks étaient utilisés pour livrer  des produits commerciaux aux petits marchés  et à des boutiques, etc. 

Des solutions ?

L’évidence est qu’actuellement les moyens de transport en commun ne sont pas suffisants pour satisfaire la demande. À cause de la croissance de l’activité économique, les usagers demandent de plus en plus de moyens de transport en commun. Cela interpelle les pouvoirs publics à mettre en place au plus vite une véritable politique d’aménagement de la ville en mettant un point d’orgue aux moyens de transport. À mon humble avis, il devrait mettre, dans l’immédiat, en circulation des bus pour remplacer les motos et autres tricycles. Mais au-delà de ça, il faudra penser à agrandir la voirie urbaine.

Dans le cas contraire, comment prétendre que personne ne doit être oublié dans la grande marche vers le développement ? D’après le Plan National de Développement 2018-2027, si la population de la capitale économique se heurte à de sévères contraintes liées au transport et qui l’empêche de vaquer à ses activités génératrices de revenu, ce sera difficile de parler de succès. 

 

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