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Transfert de compétences de l’Arche de Kigobe : pourquoi et comment ?

La structure médico-chirurgicale gérée par Médecins sans frontières est dans un processus de changement de son modus operandi. Après six ans de bons et loyaux services, elle va passer le relais aux structures locales. Explications.

L’Arche Médicale de Kigobe a vu le jour en 2015. Les manifestations qui ont suivi la candidature de feu président Pierre Nkurunziza sont à l’origine de ce centre de traitement des blessures et autres traumatismes. Fidèle à sa mission d’intervention dans ce genre de situations, Médecins Sans Frontières avait transformé une clinique déjà tenue par un médecin local en centre spécialisé.

Depuis, près de 70.000 patients y ont été traités. Les cas sont classés en quatre catégories. Vert pour les cas bénins, jaune pour les cas moyens et l’orange et le rouge pour les traumatismes sévères.

En 2016, les cas orange et rouge causés par le contexte de violence qui étaient à l’origine du projet ont commencé à diminuer sensiblement. L’Arche a alors changé ses critères d’admission et a intégré les cas de traumatismes dus aux accidents routiers et des brûlures. 

Petit à petit, les cas des accidentés de la route ont explosé. MSF, un organisme d’urgence par essence s’est retrouvé en marge de son mandat. « Nous n’avons pas voulu quitter brusquement. En 2019, nous avons choisi d’abord de transférer les cas bénins aux structures du ministère qui ont bénéficié de notre formation et appuis en matériel et médicaments et avons assuré la prise en charge gratuite des patients »,explique Dr Hippolyte Mboma, coordinateur du projet Arche de Kigobe

Vers la généralisation des traitements par les structures locales

Actuellement, quatre structures accueillent les cas verts en mairie de Bujumbura : le centre de santé de Buterere 2 et celui de Ngagara, l’hôpital de district de Jabe-Bwiza et son homologue de Kamenge. Les patients y jouissent d’une gratuité partielle. Ils payent pour les soins et les consultations seulement. Le reste est assuré par MSF. Après le 31 mars, MSF se retirera et ce sera aux structures de choisir de continuer ainsi ou de faire payer la totalité des factures aux patients.  

Pour les cas jaunes concernant les traumatismes modérés, les patients sont traités au niveau du Centre Hospitalo-universitaire de Kamenge depuis 2020. Le personnel du CHUK a été formé dans cette optique et l’hôpital a également reçu des médicaments et intrants. Cependant, l’appui de MSF au CHUK prendra fin ce 28 février.

C’est à l’hôpital Prince Régent Charles que MSF va désormais concentrer ses activités du 1er mars au 31 décembre 2021. C’est là que seront traités les traumatismes classés dans la catégorie orange et rouge. La prise en charge médicale sera accompagnée des formations à l’endroit du personnel de l’hôpital. Il assurera aussi un appui logistique et financier.

La date butoir passée, MSF se retirera définitivement du projet, au bout de six ans de service. Ce sera à l’hôpital Prince Régent Charles de statuer si les patients resteront ou pas exempts de payement selon l’état de ses finances.

 

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