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#ThePoliticianWeWant : Rusaka, sur les traces des ritualistes 

À la simple prononciation du nom Rusaka, tout le monde pense à sa réserve naturelle légendaire de Mpotsa. En plus des rites et secrets au tour de cet endroit mystique, cette commune a aussi beaucoup d’histoires dont quelques-unes, plus enveloppantes. Un petit tour au cœur des secrets de Rusaka. 

Qui ne sentirait jamais cette envie de connaître l’histoire derrière ces processus de la conservation du corps de la reine-mère, racontées par les Banyange, ritualistes eux-mêmes ? Ou tout simplement, qui ne serait pas plu par une randonnée dans la réserve naturelle de Mpotsa, là ou Inantare, Inamwezi, Inamutaga et Inamwambutsa se reposent ?  En tout cas, la majorité ne serait pas contre. 

10h. Départ. La RN18 ,nouvellement macadamisée, est bien praticable, et il faut profiter de ce nouveau cadeau de la province. Pour ne pas nous perdre, nous prenons Tite, 48 ans, pour nous guider. Heureux de voir « des touristes burundais », il va nous raconter plusieurs histoires de sa commune tout au long du trajet. 

Rusaka et les rites…

Grace à Tite, nous saurons que jusqu’en 1982, le chef-lieu de la commune Rusaka se trouvait là où se trouve actuellement la zone Makamba et que même le nom de la commune était Makamba. Il nous apprendra que c’est à la zone Makamba que la majorité des chansons « Agahogo k’Abarundi » qui passaient à la Radio Nationale étaient enregistrées.

Plus encore, la commune Rusaka excelle dans les rites : « Par exemple, les rites d’ukubandwa et uguterekera, n’ont été abandonnés qu’il y a peu », explique Tite.  

Une autre spécialité, c’est dans cette commune où on trouve deux clans qu’on ne trouve nulle part ailleurs : Abanyange et Abarongo. Ces deux clans sont des clans des ritualistes. Les Banyange étaient en charge de veiller sur les corps des reines-mères mortes et les Abarongo veillaient sur le python appelé Karongo.

Quand le guide se fait guider…

13h. À la croisée des rues, nous ne savons pas si nous devons emprunter la gauche ou la droite. Pourtant, à quelques kilomètres, on peut voir la dite réserve. Toute une ceinture d’arbres traditionnels longeant la vallée de la colline Bunyange. Mais comment y aller ? Pas d’idée. Le guide, lui aussi, semble perdu. Nous demanderons le chemin à la population.

14h. Nous y sommes, guidés par le vieux Kabuzoya qui nous aidera à trouver les quatre inganzo se trouvant dans la réserve. D’un air plutôt réservé, il nous donnera aussi quelques explications sur la conservation des dépouilles des reine-mères : un processus et un parcours aussi ritualisés que l’étaient l’intronisation ou les funérailles d’un roi. 

« A sa mort, un palais et des habitations pour les ritualistes Banyange chargés de veiller sur la nécropole étaient construits, et un bosquet sacré était planté pour chaque reine-mère », nous explique-t-il. A l’intérieur de la forêt ombrophile se trouve la rivière Mudubugu où on lavait les corps des reines mortes. 

Une inquiétude raisonnée… me dira-t-on

Notre visite n’a pas duré. Au retour, tout près du bureau communal, notre guide se perd encore et nous emmène dans une rue impraticable, tout près d’un bureau d’un responsable communal. 

Parmi ceux qui viennent à notre assistance, je reconnais quelqu’un. Omar, 21 ans. Il vient de commencer l’Université et c’est lui qui tentera de m’expliquer le pourquoi de l’inquiétude affichée de la population de Rusaka : «  Nous préférons garder le silence pour avoir la paix. Tu vois avec les politiciens de nos jours, il faut faire attention. Donc, nous nous taisons », confie-t-il.

A la question de savoir sa définition du politicien idéal, il explique que pour lui, ce serait quelqu’un qui serait tolérant, qui sait écouter les autres (surtout ses opposants), comprend leurs aspirations, sans oublier l’amélioration de l’éducation qui se dégrade du jour au jour. 

Ces propos seront complétés par ceux de Gakobwa, 24 ans. Pour elle, le Burundi a besoin d’un leader qui est au servi de son peuple. Un leader toujours en quête de la satisfaction du petit paysan.

Quant à l’opposition, Côme, 21 ans, voudrait que les opposants jouent franc-jeu : « La finalité de ces pseudo-opposants, c’est toujours la trahison de leurs militants », conclue-t-il.

Rusaka, en quelques lignes :

  • Population : 44 292 (en 2008)
  • Education : 22 ECOFOs et 4 Lycée communaux (chiffres d’un enseignant)
  • Division  29 collines regroupées en deux zones à savoir Makamba (12) et Rusaka (17)
  • Situation géographique : La commune est limitée au sud par la commune Gisozi, au Sud-Est par la commune Kayokwe au Sud-Ouest, Ndava au Nord-Ouest, au Nord par la commune Kiganda et Muramvya de la province Muramvya et au Sud par les commune Mugongo-Manga. 
  • Superficie : 840 km2

 

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