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#ThePoliticianWeWant : Rugombo, essor et espoirs

À Rugombo, le va-et-vient de marchandises, de véhicules et de voyageurs, est l’une des raisons qui expliquent l’essor de ce centre à vocation commerciale. Cependant, selon qu’elle appartient à tel ou tel autre parti politique, la population n’a pas la même lecture des choses…

Ce jour-là, l’air est sec malgré l’heure matinale. De Buganda, nous prenons la RN5 puis traversons la rivière Kaburantwa pour arriver dans la commune Rugombo.  Rugombo est le plus grand centre commercial de la province de Cibitoke, à l’ouest du Burundi.  

À 7h30, nous nous arrêtons à la 11ème  avenue à la paroisse catholique de Cibitoke, puis nous continuons notre chemin vers la 5ème avenue, où nous rencontrons Edmond, un jeune enseignant âgé de 28 ans qui part pour le travail. Nous décidons de faire un bout de chemin avec lui, afin de faire connaissance et savoir quel genre de leader il souhaiterait pour 2020. « Je suis du parti CNDD-FDD et je suis fier des réalisations qu’on a pu faire ces dernières années car auparavant il n’y avait pas beaucoup d’écoles qu’aujourd’hui. Aussi cette route de la RN5 était en mauvais état. Voyez aujourd’hui ! Même s’il y a quelques problèmes qui restent à régler, pour moi, le développement est remarquable », se réjouit-il.

L’interdiction de l’exportation n’est pas au goût de tout le monde

Le 29 juillet 2016, le gouvernement a pris la décision d’interdire l’exportation des produits vivriers vers les pays frontaliers. Aujourd’hui, cette décision a déjà fait subir quelques effets à la population de cette localité. Auparavant, on voyait des camions transportant des produits vivriers vers les pays limitrophes. Maintenant, la route a changé de direction. Les récoltes sont acheminées vers Bujumbura et autres provinces. 

Même si cette situation ne fait pas d’unanimité, Christine, une infirmière de 31 ans, applaudit les efforts de l’État pour améliorer la vie des Burundais dans cette localité : « L’État a bien pris les décisions qui favorisent les enfants du pays. À titre d’exemple, il fût un temps où les prix des produits étaient élevés ici, je me déplaçais jusqu’à Bujumbura s’il s’agissait d’acheter les produits en grande quantité. Je félicite l’État pour avoir pris la mesure d’interdire les échanges du Burundi vers le Rwanda ou le Congo car avant c’était dur. Maintenant, j’achète ce que je veux ici même sans me déplacer  ».

En quittant le centre, nous nous dirigeons vers Ruhwa, où il y a deux choses à voir, les eaux thermales et le poste frontalier. Nous nous rendons directement dans les eaux thermales. À notre grande surprise, après avoir payer 2000 bif  d’entrée pour les nationaux, nous trouvons que le site  n’est pas bien aménagé comme ceux de Magara à Rumonge. Voyant notre déception, le responsable s’explique : « Il faut que les responsables communales voient comment aménager ça. A chaque fois qu’une personne étrangère de la commune vient ici, elle nous lance des injures en quittant ce lieu ».

Rétablir les bonnes relations avec les pays voisins

Au poste-frontière, les voyageurs, surtout du Congo, y arrivent souvent affamés et assoiffés. Des kiosques à limonades, des bureaux d’échanges, des bars et restaurants y sont bien établis. À chaque arrivée d’une voiture, les vendeurs de viande courent derrière. Clovis*, un jeune commerçant, « braiseur » de viande au poste frontalier de Ruhwa, explique sa vision du bon leader : « Un bon dirigeant serait celui qui va établir de bonnes relations avec d’autres pays frontaliers pour que nous puissions nous développer. Depuis le temps que je travaille ici à la frontière, c’est bien la première fois qu’il y a une si petite circulation. Avant, je pouvais même gagner 300.000fbu par jour mais aujourd’hui pour gagner 150.000f bu, c’est un grand problème », s’exprime-t-il.

Steve* qui travaille pour les bus de transport vers Bukavu, il  abonde dans le même sens que Clovis : « Depuis que j’ai quitté l’école, je suis venu ici pour être un convoyeur des bus et après un chauffeur, je suis membre du parti CNL, pour moi, comme Clovis l’a déjà dit, celui qui va nous aider à se développer sera celui qui va donner la liberté au peuple dans leur pays et ailleurs. C’est ça la démocratie. Essayons d’ignorer ce qui nous sépare pour mieux se développer mais encore, il nous  faut l’amour et l’entente avec les pays voisins car ce sont eux qui vont nous aider. ».

Au coucher du soleil, en revenant de Ruhwa, au cours de la route, tout près du marché de Rugombo, nous rencontrons un menuisier du nom de Séverin. Il déplore quant à lui les faibles revenus et le chômage qui sévissent dans sa commune. « Quelqu’un qui nous sortira de ce chômage, qui prendra soin des désirs de sa population, sera un bon leader que notre commune désire pour sa prospérité.» 

Emelyne, une cultivatrice de 29 ans, est aussi du même avis. « Aujourd’hui nous cultivons des fruits et légumes mais nous n’avons pas la capacité de les transformer. » Elle aimerait que les dirigeants créent des usines de transformation pour éviter les pertes et ainsi lancer le développement. 

La commune de Rugombo est l’une des six communes de la province de Cibitoke qui se situe au Nord-Ouest du Burundi. En 2008, sa population s’élevait à 78.527 habitants mais aujourd’hui, elle est estimée à plus de 150.000 habitants. Son étendue est de 237,70 km² subdivisée sur trois zones dont Rugombo, Cibitoke et Kiramira. Pour les amateurs de tourisme, à Rugombo, il y a le lac Dogodogo, le cimetière des Allemands et les eaux thermales de Ruhwa à visiter.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Interressant mais quel le pourcentage de ceux chez qui la fermeture des frontières a gaché la vie et celui de ceux en profitent disant merci pour cette fermeture, il fallait aussi être au courant de leur profession pour en déduire le groupe le plus vulnérable. Nous dire alors on fait une visite dans telle localité sans fournir des données sur base desquelles on peut prendre des mesires adéquates favorisant le possible bien être et confort et développement pour la plupart des citoyens n’a rien d’agréable.