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Les stages d’externat : un pas vers les réalités du métier de médecin

Les externes, stagiaires de la 4ème ou 5ème année de la faculté de médecine, sont confrontés très tôt aux défis du métier de médecin. Malgré cela, ils s’arment de courage et de détermination pour devenir plus tard des médecins compétents.

Pour ceux qui ne le savent pas, les stages d’externat ont lieu dans le cursus de médecine pendant la 4ème et la 5ème année. Que ce soit pour les externes juniors (ceux de la 4ème année) ou les externes seniors (ceux de la 5ème année), la fin de leur année académique mérite une bonne gorgée de bière ou de sucreries, selon les préférences de chacun afin de se soulager “kwiha pole”. Les externes de la 5ème année ont d’ailleurs instauré une tradition à la fin de l’année : sillonner l’intérieur du pays pour se dépouiller du stress quotidien et se payer du bon temps entre compagnons d’infortune.

Récapitulatif

Au début des stages, nous nous subdivisons en petits groupes. Munis d’une blouse blanche bien neuve et d’un stéthoscope autour du cou, nous nous retrouvons avec quelques camarades avec qui nous allons cheminer ensemble tout au long de l’année.

Les choses sérieuses débutent dès la première heure : à commencer par les staffs médicaux. Les nouveaux stagiaires se tiennent en spectateurs. Le staff médical me paraît semblable à un tribunal où l’accusé est l’interne (stagiaire de 6ème année) et les juges sont les médecins. L’accusé, donc l’interne est convoqué à la barre, sauf que ce dernier n’est pas représenté par un avocat pour assurer sa défense. L’interne doit justifier chaque acte posé sur le patient qu’il a accueilli tandis que les médecins commentent, critiquent ou rejettent certains gestes et fournissent de nouvelles recommandations. Dans le pire des cas, l’interne est sanctionné par une garde punitive si un acte n’a pas été jugé adéquat par l’assemblée.

Le plus épuisant dès notre entrée en  stage, ce sont les visites auprès des malades, autrement dit les tours médicaux. Les plus fragiles deviennent candidats aux malaises fréquents pendant les longues heures que peuvent durer ces visites. Ajoutez à cela, une bonne concentration s’impose à nous pour fournir des réponses aux diverses questions qui nous sont adressées par les médecins. Une mise à l’épreuve sous l’œil observateur et curieux des patients qui remarquent parfois notre maladresse de stagiaire débutant. Il ne suffit pas seulement de réchauffer nos méninges, il faut s’appliquer à tout prix. Dès les premiers mois, nous devenons des as dans la prise des paramètres vitaux. Une tâche qui semble anodine, mais qui est primordiale dans la surveillance de l’évolution de nos patients. Une routine qui doit être exécutée avec minutie, car des chiffres inexacts peuvent fausser le pronostic du patient et induire un traitement inapproprié.

Les stages sont également un moment de se familiariser avec nos patients. Chaque fois que nous arrive un nouveau patient, nous avons le devoir de faire un interrogatoire complet pour connaître l’histoire de sa maladie, ses antécédents médicaux, le motif de consultation, etc. Aux anciens patients, nous nous informons sur l’évolution de leurs maladies. Ces échanges entre les stagiaires et les patients peuvent créer des amitiés ou des confidences. Cependant, une familiarité excessive avec les patients n’est pas appropriée pendant les stages car la profession exige.

Nous savons que notre devoir de stagiaire pendant notre cursus sera loin d’être facile. Nos médecins-encadreurs s’assignent d’ailleurs à nous le rappeler. Ils veillent à ce que nous atteignons nos objectifs dans les différents services, entre autres effectuer certains gestes supervisés par nos internes (la ponction d’ascite, le toucher vaginal ou rectal, etc.). Au fil des mois, l’exaltation commence à chuter et les stages nous paraissent longs et endurants. Nous nous accoutumons à guetter secrètement les douze coups de midi pour nous défaire de ce supplice abandonnant les internes à leur triste sort. Les pauvres doivent rentrer après avoir exécuté toutes les recommandations des médecins.

Chaque fois que le moment est propice, les externes prennent du bon temps entre groupes de stagiaires, car plus les mois passent, plus les liens se créent. En dehors du travail, un verre mérite d’être partagé non pas pour effacer ces heures épuisantes, mais pour en rire car nous sommes conscients d’une chose : nous sommes encore loin, très loin de nos peines.

 

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