En 2019, avec 11.1 %, le Burundi avait l’un des taux d’électrification les plus faibles du continent. Les 26,6 MW que le Burundi attend de Rusumo Falls sonneront-elles la fin de l’importation d’électricité et des coupures d’électricité ? Reportage.
Il est 13h30. Un ciel bleu ensoleillé illumine le parking de la ville de Gitega. Les passagers qui vont et viennent se bousculent. À 200 m du parking, sur la RN15, des pylônes électriques aux couleurs du drapeau national plantent le décor. Kalpatar, l’entreprise indienne poursuit les travaux de construction d’un nouveau poste qui accueillera le courant électrique en provenance de la Tanzanie. Ces pylônes sont le terminus des pylônes qui traversent les provinces de Gitega, Karusi et Muyinga, s’étendant sur une longueur de 161km des chutes de Rusumo (Tanzanie) à Gitega.
Des Megawatts venus à point nommé
Parmi les pays promoteurs du projet Rusumo Falls, le Burundi affiche un taux faible d’accès à l’électricité. Avec un taux de 11 %, il est classé en queue de peloton derrière le Rwanda (16 %) et la Tanzanie (21 %). Ce qui explique l’importation de l’électricité via Ruzizi I et II depuis la région des grands lacs. Même si la situation est telle, en 2013, le Burundi avait 1,4 millions de Burundais sans électricité. Par contre, la Tanzanie avait 7,2 millions de ménages sans électricité suivie par le Kenya à 6,2 millions, l’Ouganda à 5,5 millions, le Rwanda à 1,7 millions.
Une plus-value ?
En effet, avec 34 MW d’énergie hydro-électrolytique disponible, la naissance de nouvelles villes, l’industrialisation, la vétusté des centrales hydroélectriques, l’absence de stratégies d’augmentation de production énergétique expliquent ce faible taux d’électrification.
Pour Noël Nkurunziza, le représentant de l’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO), les contributions de Rusumo falls dans la réduction des disparités énergétiques au Burundi dans les jours à venir sont à saluer. Et pour l’environnementaliste Emmanuel Niyoyabikoze, Rusumo Falls va réduire la dépendance au bois de chauffage. Célestin Havyarimana, spécialiste en Sciences et Gestion Intégrée de l’Environnement, trouve quant à lui que ce surplus de MW va contribuer à la disponibilité de l’électricité dans les zones rurales, ce qui accroîtra le développement et l’industrialisation rurale, source de prospérité pour le pays.
Au total, 36 localités réparties sur onze provinces du Burundi seront couvertes par le projet Rusumo Falls. Il réalisera plus de 26 000 nouveaux branchements au réseau, ainsi qu’un renforcement de 60 postes de transformation actuellement surchargés, afin de réduire les pertes d’énergie et l’énergie non distribuée. Cela renforcera également la fiabilité de l’alimentation électrique et réduira l’importation du courant électrique.
Merci pour le partage. C’est mieux de savoir ce qui passe dans le pays coté developpement électrique.