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La revanche de la génération Z ?

On les dit insouciants, accros aux écrans et aux amapiano. Mais derrière les clichés, certains membres de la génération Z osent, innovent et bousculent le statu quo. Ils refusent d’endosser et de perpétuer les erreurs de leurs aînés. Ils refusent de seulement subir. Et s’il était temps de leur faire une vraie place ?

Quand on parle de la génération Z, beaucoup lèvent les yeux au ciel. On la décrit comme une jeunesse désinvolte, obsédée par son image sur les réseaux sociaux, capable de débarquer en réunion en Crocs, chacun avec son mot à dire. Une génération que mon père qualifierait sûrement de bande de voyous allaités au weed et aux smartphones, une génération de dreadlocks et de piercings persuadée de tout savoir.

Je dois reconnaître qu’il est facile de penser que cette génération n’est qu’une bande de rêveurs accros aux écrans. Comment ne pas le croire, quand on les voit espérer pouvoir changer les choses ? Ce que nous n’avons pas réussi à faire en dix ans, eux espèrent y parvenir en un laps de temps. Comme dirait mon père : « Ces jeunes n’ont pas le mot patience dans leur vocabulaire ! »

Mais le Népal m’a donné tort. Là-bas, une jeunesse muselée par le pouvoir s’est levée pour protester contre le blocage des réseaux sociaux. Le lendemain, les 26 plateformes qui avaient été fermées étaient de nouveau accessibles. Les jeunes népalais viennent d’affrontent la corruption et le népotisme qui gangrénaient leur pays depuis des années. Qui les blâmerait ? Au fond, nous ressentons tous cette colère face aux injustices. La différence, c’est qu’eux refusent de rester immobiles. Ils brisent le silence et affrontent le système.

Les Gen Z d’ailleurs… et d’ici

Et le Népal n’est pas un cas isolé. On se souvient tous de #RejectTheBill2024, n’est-ce pas ? Les Gen Z kényans se sont mobilisés contre de nouvelles taxes jugées excessives. Résultat : le projet de loi a été retiré. En d’autres mots, ils ont réussi.

Certains diront qu’ils ont vandalisé, qu’ils auraient pu faire autrement. Ce n’est pas le sujet. Ce qu’on oublie souvent, c’est qu’ils avaient commencé par des campagnes et des contenus. Quoi de plus pacifique ? Et déjà, le fait que des jeunes soient capables de créer des contenus accessibles pour expliquer une loi budgétaire, c’était remarquable. Qui, parmi nous, comprend vraiment un projet de loi et son impact sur nos vies quotidiennes ? Et pourtant, on continue de répéter que les Gen Z ne s’intéressent à rien, sauf marijuana et aux amapiano. Absurde !

Même au Burundi, des initiatives portées par des Gen Z émergent pour décortiquer les échecs commis dans le passé. Pour moi, c’est une génération qui refuse l’attentisme, fatiguée de simplement observer. Quand une méthode échoue, cette génération bouillante d’idée tente autre chose, quitte à prendre des risques. Bien sûr, je ne vais pas généraliser, mais honnêtement, certains jeunes nous surprennent, et parfois même, ils dérangent.

Miroir magique, dis-moi : est-ce la bonne manière de faire ?

« Tous les chemins mènent à Rome », disent les Français. Sincèrement, pour moi, la vraie question n’est pas de savoir si leurs méthodes sont les bonnes ou les mauvaises, mais de reconnaître que cette génération refuse l’immobilisme. Elle ne se contente plus d’attendre. Elle rejette le confort du silence, elle choisit d’agir, et surtout, elle obtient des résultats.

Mon père dit souvent que cette génération a besoin d’être accompagnée, d’être mieux outillée pour atteindre leurs objectifs. Mais aujourd’hui, je pense qu’il est surtout temps de les écouter. Donnons-leur cet espace dont ils ont tant besoin. 

Ils ne maîtrisent pas tout, certes. Mais ils ont au moins le courage d’oser, d’inventer, de remettre en question les choses. Si, après plus de trente ans d’essais sans grand succès, rien n’a vraiment changé, peut-être que le problème vient de notre manière de faire. Peut-être avons-nous, nous aussi, besoin de nous réinventer.

Et qui, mieux qu’une génération qui veut faire ses preuves, qui refuse l’héritage de l’immobilisme, pour oser enfin essayer autrement ?

 

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