Elle est loin la période où on disait qu’un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. Etre vieux et pauvre au Burundi, c’est s’exposer à toutes sortes d’abus. Voici le plaidoyer du blogueur Jean Prudent Nduwayezu.
On entend souvent dans les journaux des gens tués simplement parce qu’ils étaient soupçonnés de « sorcellerie ». La plupart de ces personnes sont des vieillards, vivant dans une solitude absolue. Accusés injustement, ils subissent l’ire populaire sans personne pour les défendre. Ils sont marginalisés par une société qui les considère comme dépassés, inutiles.
« Ces paysans ne savent ni lire, ni écrire, ni manier les outils informatiques. Ils ne sont pas sur Facebook, Whatsapp, Twitter. Ils sont vieux et ont des idées archaïques », se moque la nouvelle génération.
Pourtant, nous leur devons tout. C’est grâce à eux que nous connaissons notre histoire, que nous conservons notre culture, notre style vie et que l’éducation à la burundaise a pu se transmettre. Ils nous permettent de ne pas être complètement déracinés.
Pourquoi fâchons-nous si peu face aux injustices que subissent les personnes âgées ? Par contre nous nous précipitons tous quand il s’agit de manifester contre une décision politique nationale ou internationale ?
Que faire ?
La famille restreinte est la première concernée. Elle devrait être auprès de ces personnes pour leur assurer un minimum de bien-être. Il faudrait également développer une solidarité de voisinage, pour assister les personnes âgées qui se retrouvent seules.
Il y a aussi peu d’institutions qui prennent en charge les vieux. Malheureusement, ceux qui nécessitent une assistance médicale ou psychologique sont nombreux. Ils se retrouvent seuls, enfermés à longueur de journée dans leur maisonnette au fin fond des bananeraies, sans entretenir un seul lien avec l’extérieur.
S’il y a une loi qui protège les enfants, les époux, etc, pourquoi celle qui protège les personnes âgées n’existe pas ? Et si elle existe, pourquoi n’est-elle pas suivie d’effets concrets ?