Leur idylle n’aura duré que deux ans et quelques mois. Ce mercredi 08 septembre 2022, le Président de la République Evariste Ndayishimiye a désavoué, oui disons-le clairement, son Premier Ministre Alain Guillaume Bunyoni. Retour sur une affaire qui a défrayé la chronique.
En approuvant à 100% un nouveau Premier Ministre, les députés n’ont fait qu’entériner la volonté du Président de se séparer d’un collaborateur « encombrant ». Selon plusieurs observateurs, le tandem Neva-Bunyoni ne pouvait pas durer. Ils rappellent au passage qu’en 2014, le Président actuel était parmi un groupe de généraux qui dénonçaient les agissements du Général de police. D’après toujours cette même opinion, il aurait envoyé une lettre au Président de l’époque pour lui signifier son indignation partagée avec d’autres hommes du sérail. Vrai ou faux ? Difficile de savoir. Des interrogations subsistent. Et si c’était vrai, pourquoi l’avoir nommé à la primature alors qu’il « ne le portait pas dans son cœur » ? Pour faire respecter le schéma que Sogo avait tracé, car le Président actuel est son héritier (Samuragwa), rétorquent-ils. Sans pour autant verser dans les spéculations, il faut reconnaitre que les jours de ce tandem étaient comptés.
Vers une nouvelle phase de gouvernance du Président ?
A l’instar de 2007, Le président Pierre Nkurunziza a téléguidé l’éviction d’Hussein Radjabu, puissant Président du Parti de l’aigle d’alors. Ce dernier, comme le Premier Ministre sortant, faisait de l’ombre au président. Pour certains, Radjabu et Bunyoni sont victimes de leurs ambitions présidentielles exhibées avant l’heure. D’ailleurs le Général de police avait même été surnommé Mutama 2. Le pire reproche que l’histoire fera peut-être à l’ex Premier Ministre, c’est de n’avoir pas su comprendre qu’un bicéphalisme est inacceptable au sommet de l’Etat. Pour preuve : en 2020, pour marquer son territoire, le Président de la République avait rattaché à son cabinet des services dévolus à la primature. Récemment, les réactions du numéro Un burundais révélaient un malaise au Sommet de l’Etat, allant jusqu’à affirmer qu’un complot ourdi par certains de ses collaborateurs visait à le renverser par coup d’Etat. On n’avait jamais vu le Président du Burundi proférer des menaces aussi virulentes. Une fatwa était donc émise aux opposants internes. Et voilà que la première victime est connue.
Au début de l’année 2021, dans les colonnes du journal Iwacu, le politologue Julien Nimubona expliquait que la consolidation du pouvoir de Neva commencerait avec la nomination de ses fidèles serviteurs suivis par ce qu’il a appelé l’assimilation hégémonique, c’est-à-dire qu’au sein du gouvernement et dans la haute administration, il y aura intégration de nouvelles forces politiques sans empêcher la majorité du Cndd-Fdd de gouverner. Cependant, l’Universitaire affirmait que cette phase était encore loin de venir. Force est de constater que les derniers développements risquent de précipiter les choses. Affaire à suivre.
ok
Mrcii pour le partage de ses informations si importantes!!
Zamurandika mukirundi