Le fait qu’il y ait trop de candidats à la présidentielle est un signe que notre société est très polarisée et que beaucoup de ceux qu’on appelle les leaders ne parviennent pas à s’entendre sur un projet commun…
Une dizaine de candidats se sont déjà déclarés pour l’élection présidentielle de mai 2020. La question qu’on se pose est : pourquoi cette floraison de candidats, dont la majorité savent qu’ils n’ont aucune chance d’être élus ? Ne serait-il pas mieux pour eux de se présenter plutôt aux élections communales ou législatives avant de penser aux présidentielles ?
La première réponse à ces questions est que dans notre pays, seul le président de la République semble avoir un pouvoir réel. L’Assemblée nationale et les autres institutions ne servent que de caisse de résonance du gouvernement. C’est pourquoi toutes les personnes ambitieuses, qui disent vouloir changer les choses, se présentent à l’élection présidentielle. Ils veulent utiliser cette tribune pour prêcher les idées qui leur tiennent à cœur, en espérant qu’ils pourront peut-être conquérir définitivement les électeurs pour les années à venir.
La deuxième explication est que, pour négocier un poste au gouvernement avec le futur vainqueur ou pour flatter leur propre ego, certaines personnes veulent montrer qu’ils sont capables d’être eux-mêmes candidats et de mobiliser les foules. Ce qui est étonnant, c’est que parmi cette floraison de candidats, il y a très peu de femmes. Est-ce à dire que les femmes ne veulent pas devenir présidentes ? Je dirais que les femmes sont peut-être plus réalistes et qu’elles ne se présentent que si elles croient vraiment qu’elles ont une chance.
Soutenir les favoris ou proposer une troisième voie
Dans tous les cas, le fait qu’il y ait trop de candidats est un signe que notre société est très polarisée et que beaucoup de ceux qu’on appelle les leaders ne parviennent pas à s’entendre sur un projet commun. Parmi cette multitude de candidats, les observateurs s’accordent sur deux favoris : le candidat du CNDD-FDD Evariste Ndayishimiye et le candidat du CNL Agathon Rwasa. L’élection présidentielle se jouera probablement entre ces deux hommes.
Normalement, la multitude de candidats devraient se ranger derrière un de ces favoris. S’ils ne sont d’accord avec ni l’un ni l’autre, ils devraient se mettre ensemble pour former une coalition pour proposer une « troisième voie » et un candidat qui portera un programme alternatif. Si ces « petits candidats » ne sont pas capables de se mettre ensemble pour former une force susceptible de changer les choses, leur candidature ne sera qu’un gaspillage d’énergie.
J’aime cette analyse et surtout, la première réponse est très juste!
Vous venez de parler de favoris. Favoris ? Ça m’étonne pas même. C’est d’ailleurs ce qui a toujours été à la l’origine de tout le malheur, il y a quelques années. À base de quoi les deux sont dits favoris d’ailleurs ? Popularité ? Capacité de tirer sur ? Je ne comprends pas ! Jusqu’à quand nous arrêtons à courir après les groupements politiques ? Ce qui devrait compter pour prendre quelqu’un de favoris, c’est ce qu’il a à faire pour la nation, sa vision et pas le fait qu’il a un groupe vaste de partisans, ou si je peux le dire parce qu’il a une histoire de rébellion comme je le trouve dans votre spéculation. Être candidat indépendant n’a jamais signifié manque de force ! Question de multitude ? Cela ne vaut pas la peine. Personne n’a obligation de s’allier à quelqu’un d’autre, chacun peut avoir son idéologie, son propre projet de société. C’est alors aux électeurs de sélectionner. Aujourd’hui, dans un pays comme le nôtre, où nous avons vécu des dizaines d’années avec plusieurs dizaines de groupes politiques et des gens soi-disant favoris mais sans rien gagner de bien, où ils n’ont fait que nous enseigner en quoi nous différons les uns des autres, semer la haine entre nous, nous n’avons plus besoin de favoris mais plutôt d’un leader bien doué pour nous faire avancer.
Justement ces petits candidats veulent gaspiller leur energie pour Rien