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Investir dans les start-ups, est-ce une piste explorable au Burundi ?

Telle est la question que se pose le blogueur Ivan-Corneille MAGAGI III à propos de ces jeunes entreprises innovantes et à fort potentiel de croissance. Pour avoir une réponse, il est allé à la rencontre  d’un jeune entrepreneur de la capitale et d’un expert-consultant.

Depuis un certain temps, le chômage des jeunes est passé d’un simple défi à un véritable casse-tête. La tendance aujourd’hui est à inciter les jeunes à créer des emplois, l’Etat ne pouvant plus embaucher tous les diplômés. Effectivement, vu ce qu’ont réalisé certaines entreprises nées de rien ou presque comme Apple, il y a de quoi rêver. Mais l’expérience de la Silicon Valley, peut-elle être reproduite au Burundi ? L’environnement économique du pays est-il propice à l’émergence d’un jeune entrepreneuriat?

NTSystems, un exemple à suivre

Ethan Ndayishimiye, 29 ans, est l’un des jeunes entrepreneurs qui font bouger les choses à Bujumbura. Directeur Marketing de NTSystems, une jeune société de développement de solutions informatiques, il raconte son expérience : «L’idée de NTSystems nous est venue entre camarades, à l’université. Nous avons commencé à partir de rien. On pensait que le capital allait être constitué de l’épargne des actionnaires, épargne qui devait-être injecté progressivement dans le capital durant 6 à 12 mois, parce qu’on n’avait pas les moyens requis au premier coup. Mais au bout d’un mois, l’entreprise s’autofinançait déjà. »

Malgré ces bons débuts, les jeunes entrepreneurs ne pensent pas encore à percevoir les dividendes : tous les gains sont réinvestis dans l’équipement. Le surplus est utilisé pour engager civiquement notre entreprise, notamment dans la formation des jeunes,… Et s’ils ont voulu investir dans une startup, c’est parce que, toujours selon Ethan, ils rêvaient de créer des emplois et qu’ils n’avaient pas de capital consistant, mais aussi  parce qu’une startup bien gérée a un gigantesque potentiel de croissance malgré le manque de soutien et de crédibilité, les prospects ne faisant pas facilement confiance aux jeunes, et un secteur hyper compétitif.  

Environnement propice, mais…

D’après Keza (pseudo), consultante dans l’amélioration du climat des affaires et du secteur privé, « le climat des affaires a beaucoup évolué depuis les années 2010 au niveau de la législation. Malheureusement il n’y a pas eu d’avancées propres aux startups et il n’y pas de structures publiques spécialisées dans l’accompagnement de l’innovation.»

Pour cette spécialiste, Master en commerce international, ce manque s’observe aussi dans le secteur privé comme au sein de la Chambre fédérale de commerce et d’industrie du Burundi(CFCIB) : « la promotion des investissements et de l’innovation exige la responsabilisation des secteurs public et privé. Le Burundi est à la traîne dans certains domaines d’affaire comme les NTICs et les jeunes entrepreneurs doivent en tirer profit. Les NTICs représentent une florissante opportunité d’affaires, mais il faut tenir compte de la compatibilité du projet avec l’environnement local, la spécificité qui suppose une innovation qui met à l’abri de la concurrence, et surtout savoir se faire évaluer notamment au travers des audits. Tout ça est boosté par l’ingéniosité du promoteur qui est souvent le facteur décisif. Il faut exploiter toute opportunité physique ou virtuelle de formation et/ou de partenariat, pour une meilleure réussite», suggère-t-elle.

Les startups peuvent réellement s’imposer comme un modèle de relance de l’économie. Mais rien n’est gagné d’avance : il faut de la rigueur et une politique favorable à l’émergence de l’innovation au pays. Espérons que les secteurs public et privé sauront vite établir les moyens d’accompagner ce désir des jeunes de contribuer à l’essor de l’économie du pays.

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Les commentaires récents (2)

    1. Mahoro @Burundi
      L’obstacle pour l’amélioration de développement c’est beaucoup de taxes, quel pourcentage vous payez? Ailleurs ça peut arriver à 15%