La balance commerciale du Burundi est déficitaire. L’économie en souffre aussi bien que le consommateur. Et si on inversait la tendance ? Voici six pistes de solutions pour résoudre ce problème.
C’est un fait. Le Burundi importe plus qu’il n’exporte, créant une balance commerciale déficitaire. Les chiffres en témoignent. Au 1er trimestre 2017, le montant global des exportations se chiffrait à 52,2 milliards BIF alors que les importations s’évaluaient à 305,5 milliards BIF, créant une balance commerciale déficitaire de 253,3 milliards de BIF. C’est un recul vu qu’il était déjà déficitaire de 177,1 milliards au 1er trimestre 2016. Au 1er trimestre 2019, les échanges commerciaux ont connu un déficit de 40,7 % par rapport à la même période de 2018. Au 1er trimestre 2020, le déficit était de 16,6% et par rapport à la même période de 2019,
Cela n’est pas sans conséquences. Une balance commerciale déficitaire sur de longues années affecte l’économie. La preuve, le taux de couverture des importations par les exportations s’est détérioré au premier trimestre 2019, passant de 35,4% en 2018 à 17,3% en 2019, pour s’établir à 11,8% en 2020. Ces conséquences affectent aussi la vie du consommateur qui est obligé de s’approvisionner en produits importés à des prix élevés.
Et si on inversait la tendance ?
Il y a une année, en février 2020, les acteurs financiers burundais s’interrogeaient sur cette question dans le cadre du forum sur la liberté économique. De l’avis des participants, il n’y a pas mille chemins pour y arriver. Il est impératif que le pays augmente le volume des productions orientées vers l’exportation, sans oublier de diversifier les secteurs d’exportation. Pour cela, six pistes de solutions ont été recommandées.
De un, le professeur Léonidas Ndayizeye a conseillé d’attirer les investissements directs étrangers dans le domaine de transfert de technologies et de connaissances techniques pour augmenter la production.
De deux, Dénis Nshimirimana, secrétaire général de la chambre fédérale de commerce et d’industrie du Burundi, trouve que la dépendance à l’égard du café et du thé comme seuls produits d’exportation, n’est pas suffisant. Cependant, il a salué la prochaine exportation du maïs via l’ANAGESSA.
De trois, le doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion à l’Université du Burundi a suggéré de concilier les moyens de production et la transformation agroalimentaire, avant de renchérir que cela ne serait possible qu’à condition d’augmenter l’énergie électrique.
De quatre, selon le professeur Siméon Barumwete, les exportateurs burundais devraient bénéficier des avantages liés aux accords commerciaux dont la réduction ou la suppression des droits de douane.
De cinq, le professeur Barumwete a ajouté que malgré l’existence d’une institution qui s’occupe du contrôle de la qualité des produits, il reste du chemin à faire pour que nos produits locaux soient conformes aux normes et standards internationaux. Et là, il a cité le manque de laboratoires spécialisés et d’équipements pour les tests de certification de certains produits.
De six, les gens qui exportent sans licence (exportation informelle), constituent une entrave. Ne pouvant même pas rapatrier les devises, ils alimentent le marché noir, ce qui affecte négativement le cours de change. Cela devrait changer.
Les pistes de solutions sont là. Uwumva ni yumve !