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L’histoire et la jeunesse burundaise : et l’école dans tout ça ?

Victimes indirectes des violences qui ont eu lieu dans l’histoire du Burundi, les jeunes se retrouvent des fois prisonniers d’un passé appartenant à leurs aînés, mais dont ils portent le poids, comme si c’était le leur. Étant les leaders de demain, il faut qu’ils arrivent à se libérer de ce passé, sans toutefois le renier. Et l’école a un grand rôle à jouer pour y arriver. Ce blogueur donne son observation.

Pour connaître l’histoire, il faut disposer de bonnes sources d’information. Cela peut passer par la voie orale (récits, contes, témoignages…), par des documents officiels ou des ouvrages, ou encore par les établissements d’enseignement, dont l’école.

L’école est devenue l’endroit où les jeunes passent le plus clair de leur vie. Depuis leur jeune âge jusqu’à la fin de leur adolescence, ils y passent au bas mot six heures, cinq jours sur sept.

Mais force est de constater que l’école ne contribue pas comme elle le devrait à la connaissance de l’histoire, du passé du Burundi. Subissant la désinformation à travers des récits biaisés, des discours instrumentalisés ou encore des messages de haine florissant sur les réseaux sociaux, les jeunes ont besoin que l’école joue son rôle pour confirmer ou infirmer les informations qu’ils trouvent ici et là.

Malheureusement, les crises politico-sociales des années 1960-2005, et même au-delà, ne sont même pas abordées dans les programmes scolaires. L’histoire est enseignée par bribes, et l’on ne va généralement pas au-delà de 1962, alors que ce qui s’est passé après est d’une importance capitale.

Comment espérer former les jeunes à être des acteurs de changement lorsqu’ils ne connaissent pas ou ne maîtrisent pas les enjeux dudit changement ?

L’école doit agir.

En tant que lieu de formation, l’école devrait éliminer les zones d’ombre dans la version dont dispose les jeunes par rapport aux crises qu’a connues le pays.

Ainsi, il faudrait revoir le cours d’histoire, y inclure les périodes exclues afin de fournir aux élèves le bagage nécessaire pour connaître et comprendre le passé. Cela sera un bon point de départ pour changer le futur.

Ensuite, il faudrait aborder des thématiques comme l’ethnie de manière à informer les élèves sans toutefois créer un sentiment d’inégalité ou de différence. D’aucuns pourraient croire que cela ne ferait que souligner la différence d’appartenance ethnique, mais moi, je dis ceci : ne pas en parler ne fait que renforcer le tabou, perpétuer les récits biaisés dont disposent les jeunes, et j’en passe. Il faut en parler, mais de manière à démystifier cela, en insistant sur le fait qu’il y a urgence de mettre fin à la haine qui existe encore suite aux crises des années passées.

Pour moi, l’école doit absolument servir de centre de désintoxication, former de manière correcte les élèves, les doter des connaissances suffisantes sur le passé du Burundi afin de leur éviter de répéter les mêmes erreurs lorsque ce sera à leur tour de diriger.

Ainsi, le réaménagement du cours d’histoire serait suivi par la réadaptation du cours de civisme, et ensuite instaurer des clubs qui abordent ce genre de sujets. Il s’agirait en gros de mettre en place des cadres d’échange parascolaires, où des experts en la matière seraient invités pour répondre aux différentes questions des élèves.

Bref, les actions à mener ne manquent pas, le plus important est de poser le premier geste. Puisse cela arriver bientôt…

 

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