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Guerre Russo-Ukrainienne, effet domino au Burundi

S’il y a une actualité qui défraie la chronique ces derniers jours, c’est bel et bien la guerre Russo-Ukrainienne. À des milliers de kilomètres de Kiev, le Burundi est en train de ressentir les effets domino de cette guerre.

Saviez-vous que l’Ukraine et la Russie sont deux des cinq premiers exportateurs de céréales au monde, et que le Burundi dépend à plus de 50 % du blé russe ? Saviez-vous que la Russie est le troisième producteur d’or noir dans le monde, avec 10 millions de barils par jour, et que les produits pétroliers prennent la première place des importations du Burundi ?

Une petite visite dans le centre-ville de la capitale politique du Burundi vous en dira plus sur ces chiffres. Dans certaines stations-services, les cuves de mazout sont vides ou peinent à se remplir. Dans d’autres, des files d’attente que même un aveugle ne louperait pas témoignent de la pénurie de l’or noir. Ce dernier se répercutant sur le prix du transport en commun, le prix du ticket Gitega-Bujumbura est passé de 7000 BIF à 15 000 BIF au 8 avril.

Loin, à côté du marché central de Gitega, le prix de la farine de blé atteint des sommets. Un sac de 25 kg de farine de blé qui s’achetait entre 45 000 BIF et 54 000 BIF selon la qualité de la farine, est passé de 57 000 BIF à 68 000 BIF. Elvis, boulanger à Nyamugari s’insurge : « Cette guerre ne nous concerne pas, et ce n’est pas juste d’en payer un prix aussi élevé ». Ne pouvant pas monter le prix du pain, il a décidé de réduire le volume du pain par deux, pour ne pas travailler à perte.

Prévisibilité des chiffres

À voir les statistiques, cet impact négatif est prévisible. Le Burundi est fort dépendant des importations du pétrole et de la farine de blé. Selon le bulletin des statistiques de l’OBR, au premier trimestre 2021, la première place des importations du Burundi est occupée par les produits pétroliers d’une valeur de 66 706,9 millions (14,5 % des importations), et le blé est au 11ème rang avec une valeur de 8 745,4 millions BIF (soit 1,9 % des importations). 

Au second trimestre 2021, le blé est venu au 3ème rang des importations pour une valeur de 30 618,1 millions de BIF (3,6 % des importations). Les produits pétroliers sont toujours au premier rang des importations pour une valeur de 63 042,6 millions de BIF (12,4 % des importations). En plus, au second trimestre 2020, le Burundi a importé de la Russie 1,4 % de la valeur totale des importations.

Effet domino

Depuis l’invasion russe en Ukraine, et via les sanctions pour la Russie, les bouleversements du marché mondial n’ont pas épargné le pays de Ndayishimiye. Pire, la hausse des prix du carburant a entraîné la hausse de presque tous les produits de première nécessité. Comme dirait l’autre, « quand le carburant tousse, c’est toute la vie économique du pays qui éternue. »

Même si l’abstention du Burundi sur l’invasion russe en Ukraine signifiait que cette guerre n’était pas la nôtre, le Burundais lambda, lui,  est en train d’en ressentir amèrement les effets.

 

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