article comment count is: 4

Etat et opposition, du miel mais surtout des ruches !

De récentes sorties médiatiques du président Ndayishimiye laissent augurer une éclaircie dans les rapports entre l’Etat et les partis de l’opposition. Une avancée qui présuppose de profonds changements car, comme le veut une maxime rundi « Ntawemera ubuki ategeka.»

Flûte à champagne à la main, souriant dans son ensemble blanc, lançant une blague par ici une autre par là, le président Ndayishimiye a reçu en bon maitre de céans lors d’une soirée de vœux avec les chefs des partis politiques. L’image n’est pas banale. Le locataire du Ntare House qui offre un pot de nouvel an aux chefs des partis dans une atmosphère joviale est plutôt une bien belle image. 

Cependant, n’en déplaise à certains, la politique ne saurait être résumée à ce coté glamour. La vérité, l’âpre vérité pour reprendre Stendhal dans l’épitaphe de son chef d’œuvre « Le rouge et le noir. » Le coté people  qui lui a été (largement) collée ne doit pas occulter la réalité, hélas !

Quelques jours après, une autre sortie fracassante. Lors du congrès du parti CNDD-FDD, le locataire du Ntare House qui avait assaisonné la soirée à la présidence d’un message appelant les partis à jouer les redresseurs de torts de l’exécutif passe à la supérieure. Devant les cadors du parti de l’aigle, il exhorte l’opposition à dénoncer les errements des militants de son parti, « pour qu’ils soient redressés. »

Des mais, encore des mais…

Tout cela est beau. Louable même. Le hic, c’est qu’il aura beau avoir les plus belles intentions du monde, le président devra faire avec le système dans lequel il évolue. Parlant de la démocratie burundaise jaugée à l’aune des partis politiques, le politologue Denis Banshimiyubusa évoque « un énorme travail d’éducation » dans la section « Le phénomène partisan et système démocratique au Burundi. »

C’est justement cette énorme éducation qui devra faire office de cheval de guerre. La preuve en est que certains partis politiques de l’opposition ne se montrent pas emballés. « Une opposition qui serait très critique, est-ce qu’elle serait bien vue lorsque déjà on voit qu’on essaie de fermer totalement l’espace politique ? », s’interrogeait dernièrement Agathon Rwasa, le chef du parti CNL avec un timbre de voix qui masquait mal son pessimisme ou bien Phénias Nigaba du Sahwanya Frodebu qui pose comme préalable « une prise de conscience de tout le monde. »

Il serait précipité de réduire ces démarches aux effets d’annonce. Ce qui ne dit pas non plus que l’on doit rester naïfs et faire fi des réalités. Un tel changement ne s’opère pas en un claquement de doigts.  Une mutation socio-politique, aussi grande soit-elle, a des débuts.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (4)

  1. Les propos concernant le dénoncements des errements desdits militants seraient valables si on tiendrait compte qu’il a d’autres qui ont des opinions aussi valables que les leurs. Sinon, cette exhortation n’est rien.
    Le problème des politiciens est qu’ils produisent des paroles qu’ils ne mettront point en acte, alors que la parole irait de paire avec l’acte.

  2. Il est plutôt déconseillé d’écrire un article avec un vocabulaire grossier. Il fallait revoir votre registre de langue.Tu ne peux pas plutôt cacher ton observation aux lecteurs, en développant des équivoques dans ton article