Princesse, mannequin et écrivain habitant en France, Ester Kamatari a été nommée Ambassadeur itinérant. Une première pour cette catégorie de Burundais, pourtant pas reconnue par le fameux article de la loi-mère ? C’est une bonne chose se réjouit la famille royale.
Descendante des Princes Kamatari, née en 1951, Ester Kamatari vient d’être nommée Ambassadeur itinérant de la République du Burundi par le numéro Un Burundais. Les Baganwa au Burundi ne constituent pas une ethnie aux côtés des Batutsi, Bahutu et Batwa. Les quotas de ces derniers sont clarifiés par l’article 289 de la Constitution, mais les avis sont divergents sur la suppression ou non dudit article en cours d’amendement par la chambre haute du parlement burundais. Cette loi s’inspirant de l’Accord d’Arusha de 2000.
Un titre symbolique
Interrogé d’abord sur la signification de ce titre, un politologue précise : « Il parle pour le pays, mais il ne l’engage pas, contrairement à un ambassadeur plénipotentiaire ». Guillaume Ndayikengurutse, spécialiste en sciences politiques et relations internationales, parle d’un titre symbolique, ajoutant que la princesse Esther Kamatari n’est pas la première du sang royal à être nommée.
Se réjouissant tout de même de cette nomination, le représentant de la famille royale n’y va pas par quatre chemins : « C’est pour des raisons politiques qu’elle reçoit ce titre, mais je ne dirais pas qu’elle est nommée pour nous représenter. Si c’était le cas, on nous aurait consultés. Nous, nous défendons les valeurs royales, mais pour des fins apolitiques. »
Et de préciser qu’ils disposent d’un ministre dans le gouvernement actuel. Ildephonse Rwigema Rwigemera estime que c’est à titre personnel que la Princesse parlera pour le Burundi : « Comprenez donc que ce n’est pas une façon de reconnaître les Baganwa comme une composante ethnique », fait-il remarquer.
Après une dizaine d’années sans frôler le sol burundais, la Princesse Kamatari a été reçue en audience par le président burundais en date du 4 mai 2023, puis elle a eu son passeport diplomatique. Un citoyen burundais dira que c’était pour préparer le terrain. « Si d’autres Burundais qui se sont illustrés par de bonnes œuvres au pays à l’étranger sont honorés, pourquoi ne le serait-elle pas ? », s’exclame un Muganwa du groupe des Baganwa appelé Fraternité Ishaka.