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Les distinctions internationales reçues par nos journalistes sont un message aux autorités

Quatre journalistes burundais viennent d’être distingués sur la scène internationale. Un message fort aux autorités du pays, selon le blogueur Yves Irakoze.

Le phénomène commence à prendre une telle ampleur qu’il doit être souligné. Le monde de la presse burundaise que l’on croyait irrémédiablement broyé par la crise vole depuis un certain temps de reconnaissances internationales en reconnaissances internationales. D’Esdras Ndikumana à Bob Rugurika en passant par Inès Gakiza et Éloge Willy Kaneza, les prix ne cessent d’affluer. Quelle interprétation devrait donc être faite de ces distinctions à répétitions des hommes et femmes des médias du Burundi ?

Un message fort

Pour les journalistes burundais, ces prix constituent des messages de soutien sans équivoque. Autant il faut déplorer l’implosion du pluralisme médiatique burundais, autant l’attitude des journalistes burundais force à l’admiration. D’abord en raison de leur degré significatif de professionnalisme malgré des conditions de travail extrêmement difficiles. Ensuite et surtout, en raison de leurs capacités avérées de s’adapter à une situation de crise. En effet, ces prix ne rendent pas hommage à des hommes et femmes des médias passifs et résignés. Mais bien à une presse vivante qui a su explorer de nouvelles manières d’informer le public notamment à travers les réseaux sociaux.

Ces distinctions constituent également des piqûres de rappel à la communauté internationale. Dans un monde où une crise en chasse une autre au rythme supersonique de l’information, la communauté internationale a la fâcheuse tendance à survoler les crises du monde sans en résoudre une seule. Les cérémonies de remise des prix rassemblent analystes et experts en tout genre qui au mieux ont déjà tourné la page de la crise burundaise et au pire n’ont simplement jamais entendu parler de la situation des droits de l’Homme au Burundi. Les clichés, articles et interviews des lauréats burundais constituent alors dans ces moments autant de preuves que la crise n’est pas vraiment terminée au Burundi.

Pour une presse libre

Enfin, disons-le tout net, ces prix sont aussi un message adressé aux autorités burundaises. Elles devraient comprendre que les violations des droits de l’Homme observées dans le pays ne passent pas inaperçues. Que la préservation de l’intégrité physique des journalistes, et des défenseurs des droits de l’Homme par extension, est un impératif dans tout pays qui se veut démocratique. Les autorités doivent aussi saisir le plaidoyer derrière toutes ces distinctions à répétition. Un plaidoyer pour une presse burundaise libre et plurielle.

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