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Déficit récent de l’OBR : le destin de notre économie est-il en train de changer ?

Avec 20 nouvelles mesures fiscales introduites par la loi n°1/19 du 28 juin 2024, portant fixation du Budget général pour l’exercice 2024/2025, l’élargissement de l’assiette fiscale apparaît comme le plan A pour financer le budget de l’État. Quel est le plan B envisagé si le déficit récemment enregistré par l’OBR persiste ? Analyse. 

Petit retour en arrière. En 2014, les aides extérieures représentaient 49 % du budget général de l’Etat du Burundi. Cette contribution a chuté à 44 % en 2015, avant de s’effondrer à 29,72 % en 2016, suite aux sanctions de l’Union européenne.

Pour continuer d’assurer le financement du budget de l’État, cette situation a entraîné une introduction de nouvelles taxes année après année. Objectif: accroître la pression fiscale dans le but de compenser le manque à gagner.

Au cours de l’exercice budgétaire 2021/2022, il a été instaurée une redevance annuelle routière forfaitaire qui varie entre 10 000 BIF et 1 000 000 BIF et une taxe spécifique anti-pollution pour les véhicules âgés de 10 ans et plus qui a été fixée à 2 000 000 BIF par véhicules. 

De même, un usager de téléphone mobile qui achète un bouquet internet supérieur à 1GB, se voit imposer 18% du coût d’achat. L’année dernière, les recettes totales ont connu une augmentation de 46,9 %. Si on y ajoute les 20 nouvelles mesures fiscales introduites par la loi n°1/19 du 28 juin 2024, le constat est implacable. La volonté du gouvernement L’élargissement de l’assiette fiscale demeure l’outil préféré du gouvernement pour financer son budget. 

Baisse de la production agricole, ce qu’il fallait démontrer 

La récente note aux ministres qui interdit toute dépense non prioritaire, le déficit actuel de l’OBR, et une tension budgétaire qui ne cesse de s’accentuer (je fais ici référence au discours du président Evariste Ndayishimiye lors de la célébration du 60e anniversaire de la Banque de la République du Burundi (BRB) constituent autant de faits marquants qui ne rassurent pas quant à l’état de l’économie du pays aujourd’hui.

Les beaux discours sur l’augmentation de la production agricole, ne sont que de la poudre aux yeux et cachent mal des approximations qui ne cessent de prouver leurs limites. L’agriculture reste de subsistance avec de faibles productions. 

Le secteur agricole, autrefois pilier essentiel pour l’entrée de devises dans les caisses de l’État, fait aujourd’hui face à de nombreux défis. Le manque de moyens, des engrais quasi introuvables et/ou qui arrivent trop tard, la pourriture des graines stockées par l’ANAGESSA figurent parmi les problèmes les plus récurrents. 

Une illustration, le volume des exportations agricoles n’a pas cessé de diminuer au fil des années. Si l’exportation du café a longtemps été un des piliers de l’économie burundaise, cette tendance a changé au cours des dernières années. Ce qui affecte la disponibilité des devises nécessaires pour importer des produits essentiels comme le carburant et les médicaments. 

Quel plan B alors ?

Le déficit à l’OBR est venu mettre à rude épreuve les sources de financement du budget de l’État. Face à cette réalité inquiétante, il faut se projeter et anticiper les scénarios possibles. Que va-t-il se passer si la situation s’aggrave davantage ? Surtout à un moment où le pays s’efforce de mobiliser les ressources nécessaires pour financer les élections prévues l’année prochaine. 

A mon avis, il est primordial que le Burundi se penche sur la diversification des sources de financement. Le gouvernement actuel ne peut pas continuer à embrayer sans véritablement avancer entre élargissement de l’assiette fiscale, accroissement de la dette publique et du déficit budgétaire.

L’élargissement de l’assiette fiscale, bien qu’essentiel, ne pourra à lui seul compenser les pertes économiques engendrées par la baisse des exportations agricoles et de l’aide étrangère. De nouvelles pistes méritent d’être explorées d’urgence. 

Au lieu de continuer à consacrer des heures précieuses et des moyens considérables à des cérémonies, les autorités devraient mettre l’accent sur les véritables préoccupations des citoyens. C’est une question de bon sens et de priorités.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Article amateur comme toujours! Je rêve d’un jour où Yaga sortira un article sur un sujet d’économie avec un professionalisme avéré! Nul part dans l’article n’est mentionné le réel déficit budgétaire bien que le titre de l’article fait du clicbait! Common! Do better! Use Google, IMF/WB reports!! Even ChatGpt could help fact check! Smh