Avec 2339 cas positifs au coronavirus depuis le début de la pandémie, selon les chiffres du 09 mars 2021, le nombre de personnes contaminées par le virus ne cesse d’augmenter depuis quelque temps. Paradoxalement, les mesures pour freiner ce virus semblent aller dans l’autre sens. Reportage.
Alors que nous entrons dans le douzième mois depuis que la pandémie de Covid-19 est apparue au Burundi, des cas ne cessent de se déclarer. La deuxième phase de la campagne « Ndakira, Sinandura kandi Sinandukiza » qui devait durer un mois a pris fin. Mais la campagne en soi continue. Sur les trois centres qui avaient été mis en place pour aider dans le dépistage de la Covid-19, les tests sont toujours en cours.
Au centre de dépistage installé au terrain de l’ETS Kamenge, l’heure était à l’attente quand nous y sommes passés dans l’après-midi de ce lundi. Assis sur des chaises en plastique, les uns attendaient leur tour pour être dépistés par les agents du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS) qui s’activaient dans les tentes installées sur places. D’autres attendent sagement les résultats des tests. « Il faut entre 30 minutes et une heure pour avoir le résultat après le test », nous dira un agent sur place, ajoutant qu’ils utilisent les tests de diagnostics rapides. Mais qu’est-ce qui se passe après l’annonce du résultat ?
« Je suis négatif, je suis négative ! », s’exclament en chœur, non sans joie, de jeunes élèves en tenue scolaire, venus se faire dépister en groupe.
Les testés positifs, eux attendent d’abord la prescription et la distribution de médicaments, selon les directives de prise en charge de la Covid-19 au Burundi : Azithromycine, hydroxychloroquine, Zinc. Pour la vitamine C, ce sont les patients qui s’en procurent eux-mêmes dans les pharmacies.
Attention à la chaîne de transmission
« Les cas grave, nous les adressons aux hôpitaux. Pour les cas moins graves, nous leurs demandons d’aller se confiner chez eux », explique un agent. Quant aux personnes testées positives, on leur demande avec insistance d’informer leurs proches avec lesquels ils auraient été en contact d’aller se faire dépister et/ou de s’auto confiner aussi.
« Ce n’est pas efficace ! », assénera E.N. venu pour un test de contrôle qui explique : « Quand j’ai été testé positif, ils m’ont dit d’aller me confiner chez moi et d’informer mes proches pour qu’ils aillent se faire tester à leur tour. Personne n’est venu et au bout de quelques jours, moi aussi j’ai quitté le confinement car je devais aller chercher de quoi se mettre sous la dent. Nul besoin de préciser que je me déplaçais parfois dans les transports en commun ».
Il faut dire que récemment, toute personne testée positive était directement mise en isolement et le traçage des personnes ayant été en contact avec elle, un des mesures clés pour contrer la pandémie, se faisait sans délai. « Les cas positifs sont devenus nombreux et nous ne sommes plus capables de tracer tous les cas-contacts », chuchotera un cadre du ministère ayant la santé dans ses attributions. La récente annonce d’un possible transfert des résultats des tests Covid-19 via le téléphone n’est pas de nature à arranger les choses.