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Coopératives : Ndayishimiye relèvera-t-il le défi ?

Depuis son accession au pouvoir, le nouveau président burundais a pris les devants dans la sensibilisation de la population à se regrouper en coopératives pour se développer et permettre au pays de s’auto-suffire économiquement. Une vision qui a commencé bien avant lui, avec le prince Louis Rwagasore. Cette vision se réalisera-t-elle avec le nouveau gouvernement ? 

Ça y est la machine politique est lancée. Les élections sénatoriales ont clôturé les principales élections des hauts représentants du peuple burundais. Mais le président en exercice n’avait pas attendu tout cela pour se mettre à l’œuvre. Dans son plan pour relancer l’économie du Burundi, l’appui aux coopératives. Partout où il met pied, il ne cesse d’exhorter la population à s’organiser en coopératives car il y voit une voie de sortie de la pauvreté pour les Burundais.

Cependant, le Président Evariste Ndayishimiye n’est pas le premier à lancer cette initiative de valorisation des coopératives. Celle-ci date de la veille de l’indépendance du Burundi, avec comme pionnier le prince Louis Rwagasore. Ce dernier avait cru en ces regroupements comme le moyen le plus sûr de mettre le pays sur les rails du développement, se défaisant par-là de l’emprise coloniale et devenant maître de son destin.

Le développement pour et par les Burundais

« L’autosuffisance alimentaire est une réalité dans notre pays, mais nous devons augmenter notre production. Les techniques d’irrigation pratiquées par la coopérative Tsindamapfa (Eradiquons la famine, ndlr) de Giheta en cette saison sèche sont encourageantes », peut-on lire sur l’un des post du président datant du 17 juillet 2020 sur sa page Facebook. Il a écrit cela après avoir rendu visite à la coopérative susmentionnée, qu’il a soutenue en lui offrant deux pompes d’irrigation d’eau pour augmenter sa production.

Il a également promis que le gouvernement soutiendra ceux qui auront le courage de se mettre en coopérative pour cultiver, en octroyant des graines de semences sélectionnées, de l’engrais, et des pompes d’irrigation d’eau pour les aider à accroître leur productivité. Face à tout cet engouement, que lui faut-il pour réussir là où les autres ont échoué ?

Quelques ajustements à faire…

Une chose est sûre, les Burundais commencent à intégrer le concept de coopératives. Les chiffres de l’Agence de Promotion des Investissements (API) le montrent : des 8540 entreprises créées entre janvier 2018 et juin 2019, 4526 sont des coopératives, soit 53% des chiffres. Cela est dû entre autres à l’allègement des procédures de création et d’enregistrement des entreprises ainsi qu’à la sensibilisation de l’API. Toutefois, il y a des obstacles au développement de ces coopératives à écarter pour espérer avoir le résultat escompté.

D’abord, celles-ci doivent être mises au courant des lois en matière fiscale, qui sont la plupart des fois ignorées. Ensuite, la gestion financière de ces coopératives : n’étant pas habituées à gérer leur patrimoine, surtout en milieu rural, elles se retrouvent parfois confrontées à des difficultés financières. Un effort devrait être consenti dans la formation pour la gestion des coopératives aux concernées.

L’autre problème à anticiper concerne les débouchés pour les produits de ces coopératives sur le territoire national ainsi qu’à l’international. Aussi, la création des coopératives interdépendantes pour pouvoir créer notre propre marché et créer plusieurs emplois dans des secteurs diversifiés. Tous ces efforts mis ensemble, l’autonomie économique du Burundi pourrait être une réalité dans l’avenir.

 

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